AnimauxUne chauve-souris rarissime et énorme au centre de Genève
S.O.S. Chauves-souris a récupéré un Molosse de Cestoni. Mais l’animal, blessé, a dû être euthanasié.
- par
- R.M.
S.O.S. Chauves-souris Genève est intervenu au centre-ville pour sauver un animal. Et les spécialistes ont eu la surprise de tomber sur une chauve-souris décrite comme «rarissime»: un Molosse de Cestoni. Il s’agit d’une des plus grandes d’Europe. Mais l’animal, blessé, a malheureusement dû être euthanasié.
L’intervention a eu lieu la semaine dernière, le mercredi 26 octobre. La routine, pensait le groupe S.O.S. Chauves-souris, qui est sollicité plus 150 fois par année. Dans 95% des cas, communique ce mercredi le Muséum d’histoire naturelle de Genève, c’est pour des pipistrelles de la taille d’un pouce. Mais cette fois, c’était un chiroptère d’un tout autre calibre, qu’on trouve habituellement au sud des Alpes. Jamais un Molosse de Cestoni n’avait pu être observé de si près dans le canton, est-il précisé.
Cette chauve-souris a plus de 40 cm d’envergure, est gris sombre, coiffée d’oreilles démesurées et dotée d’une queue libre ressemblant à celle d’un rongeur, est-il détaillé. Elle se nourrit surtout de papillons de nuit. Le Molosse a une autre particularité, unique en Europe: ses cris puissants sont audibles par l’oreille humaine.
Multiples fractures
L’animal a été trouvé au cœur de Genève, rue de Carouge. Recueilli, il a été mené au Muséum. Mais le Molosse avait «l’avant-bras de l’aile droite broyé, avec plusieurs fractures ouvertes». Il avait sans doute eu son aile coincée dans un store ou derrière un volet, estiment les spécialistes. «Il n’y avait aucune chance de pouvoir soigner les fractures multiples de l’animal et qu’il puisse revoler un jour», est-il expliqué. La chauve-souris a donc été euthanasiée et sera empaillée.
«Cette histoire à la fois extraordinaire et triste démontre que la vie sauvage s’invite parfois jusqu’au cœur de nos villes, avec des animaux rarissimes qui peuvent y trouver un refuge temporaire. Ce Molosse aura trouvé dans les façades des immeubles un habitat de substitution, mais qui lui aura finalement été fatal», conclut le Muséum.