Vaud: Drame d’Yverdon: «Un trou béant dans la communauté»

Publié

VaudDrame d’Yverdon: «Un trou béant dans la communauté»

Le syndic Pierre Dessemontet a vécu une journée de deuil, de recueillement et de silence, suite à un incendie fatal pour une famille.

Vincent Donzé
par
Vincent Donzé

Au bout d’un bras télescopique, deux pompiers dans une nacelle brisent des tuiles et giclent de l’eau à travers la toiture percée, onze heures après l’explosion suivie d’un incendie fatal pour une famille, à Yverdon-les-Bains. Au carrefour de la rue du Valentin et de la rue du Midi, les badauds s’arrêtent, quand ils ne sont pas déplacés exprès.

«Il paraît que la veille, une fille participait encore à une fête d’anniversaire», dit une dame. Beaucoup rapportent une anecdote pour dire qu’on peut passer de la vie à la mort d’un coup, comme ça, mais que cette fatalité est plus dure à accepter quand il s’agit d’enfants.

Toujours recherchée

Au sein d’une famille à cinq têtes, deux parents et deux enfants au moins ont péri jeudi matin dans l’incendie de leur maison familiale. Jeudi soir, une fille était toujours recherchée, tandis que le syndic Pierre Dessemontet nous confiait sa tristesse: «La disparition de cette famille laisse un trou béant dans la communauté».

Trois sentiments prédominent dans le cœur et l’esprit du premier citoyen d’Yverdon-les-Bains: «C’est une journée de deuil, de recueillement et de silence», dit-il, en relevant avec une «très forte empathie» le «dévouement» des pompiers, des secouristes, des policiers et des psychologues «qui sont intervenus rapidement dans ces circonstances difficiles».

Clubs sportifs

«Le temps viendra d’accompagner les proches», indique Pierre Dessemontet. Le syndic pense aux camarades d’école, mais il s’agira aussi d’intervenir dans des clubs sportifs. Hier, la Municipalité a exprimé son émotion et sa tristesse, en affirmant que «dans les jours et les semaines à venir», elle agira «au mieux de ses moyens» pour accompagner toutes les personnes touchées par ce deuil.

La police vaudoise a lancé hier un appel à témoin, en rappelant que «plusieurs occupants sont décédés et ont été retrouvés dans les décombres». Les causes de l’explosion qui a retenti vers 6 h 40 n’étaient pas déterminées hier soir. Les investigations ont été confiées aux enquêteurs de la cellule incendie et la brigade de la police scientifique de la police de sûreté.

Priés de s’éloigner

Parmi les badauds priés parfois de s’éloigner, certains possèdent sur leur smartphone une vidéo tournée le matin. «Voyez cette fumée», dit un homme en montrant son écran dans une odeur âcre et une ambiance terne, loin de l’agitation de la gare et du chaos causé par une panne ferroviaire.

Les curieux croyaient savoir hier que la maison était chauffée au mazout, qu’elle était vouée à la démolition, que la famille stockait de l’hélium... Ils ont aussi appris par «24heures» que la chienne de la famille, un berger australien, a réchappé à cette tragédie.

Ton opinion