Service de renseignement«La sécurité en Suisse ne s’est pas détériorée avec la guerre en Ukraine»
Un rapport publié lundi par la Confédération met l’accent sur l’espionnage, toujours très présent à Genève, les menaces djihadistes, les cyberattaques et les relations avec la Chine.
La guerre menée par la Russie en Ukraine a «détruit l’ordre sécuritaire européen vieux de plusieurs décennies». Voici un des constats tirés par le Service de renseignement de la Confédération (SRC) dans son rapport «La Sécurité de la Suisse 2022» publié lundi.
Les changements liés au conflit russo-ukrainien sont sans véritable surprise au centre des préoccupations de la Suisse en matière de sécurité. «La sécurité en Suisse ne s’est pas détériorée jusqu’à présent en raison de la guerre en Ukraine», a toutefois assuré le directeur du SRC Christian Dussey lundi matin en conférence de presse.
«Des dizaines d’officiers russes actifs» à Genève
Le responsable a insisté sur le fait que les enjeux sécuritaires dans le monde actuel sont toujours plus complexes. Raison pour laquelle le SRC ne se concentre pas exclusivement sur la guerre en Ukraine. Ce conflit influe tout de même sur deux aspects: l’espionnage et la cybersécurité.
«La Genève internationale reste un centre névralgique pour les activités d’espionnage. Différents États européens ont récemment expulsé des officiers de renseignement russes, ce qui pourrait inciter les services russes à déployer leurs effectifs dans des États qui, comme la Suisse, n’ont pas procédé à des expulsions», note le SRC. Christian Dussey estime à «plusieurs dizaines d’officiers russes actifs» au bout du Léman.
Menace djihadiste toujours dans le radar
La Chine «clairement prorusse»
Il affirme aussi que «la menace de cyberattaques a augmenté depuis le début de la guerre et est bien réelle». Les relations entre les pays occidentaux, les États-Unis en tête, et la Chine vont connaître des changements à cause du conflit selon le SRC.
«Il est peu probable que la Chine se détourne de la Russie», prédit Christian Dussey. Selon lui, la perspective pour Pékin d’acheter des matières premières bon marché à la Russie est trop importante. Le directeur du SRC estime que la Chine se présente à l’extérieur comme un simple observateur de la guerre en Ukraine alors qu’elle est clairement prorusse.