JO 2022Les stars, les larmes, les exploits: ce qu’il faut retenir des Jeux
Eileen Gu et Nathan Chen ont brillé pendant les Jeux olympiques de Pékin, partageant la lumière avec Johannes Boe, Johannes Strolz, Alexander Bolshunov et, surtout, avec les skieurs alpins suisses.
Les Suisses, rois de l’alpin
«Donnez-nous des adversaires», aiment chambrer certains de nos compatriotes. Jamais la punchline ne s’est aussi bien portée qu’à ces Jeux en ski alpin. Les skieurs suisses ont remporté cinq des onze titres distribués à Yanqing avec cinq sportifs différents (la descente pour Beat Feuz et Corinne Suter, le super-G pour Lara Gut-Behrami, le géant pour Marco Odermatt, le combiné pour Michelle Gisin), un record aux JO. Plus quatre autres médailles (argent pour Wendy Holdener en combiné, bronze pour Gut-Behrami en géant, Holdener en slalom, Gisin en super-G), pour une génération exceptionnelle.
Johannes Strolz, de père en fils
Quasi inconnu avant le début de saison, exclu de l’équipe autrichienne pour manque de résultats en 2021, Johannes Strolz a été l’homme fort et la grande surprise du ski alpin pendant ces Jeux. Il repart avec trois médailles dont deux titres (or du combiné et du parallèle, argent du slalom). Ce faisant, il suit les traces de son père Hubert, sacré champion olympique de combiné 34 ans plus tôt à Calgary.
Alexis Pinturault, leader éprouvé
Le leader de l’équipe de France s’est effondré, en larmes devant la presse, après sa chute, douloureuse pour l’épaule et pour le moral, lors du combiné alpin dont il était favori. Sacré N.1 mondial l’an dernier, cette machine à gagner n’a pas retrouvé «la flamme» et l’énergie cette saison. Les Jeux, qu’il quitte sans médaille et avec le constat d’être épuisé mentalement, n’ont pas fait exception.
Mikaela Shiffrin, digne dans la défaite
Attendue comme la reine des Jeux, l’Américaine Mikaela Shiffrin n’a pas remporté une seule médaille alors qu’elle a disputé toutes les épreuves avec cet objectif. Surtout, elle est sortie trois fois là où elle était favorite, en géant, en slalom, puis en combiné. Un tremblement de terre pour la skieuse de 26 ans qui ne part presque jamais à la faute habituellement. Digne dans la défaite, elle a pris le temps après chaque revers de s’expliquer longuement à travers tout l’interminable parcours média des Jeux olympiques.
Eileen Gu, star à domicile
Née en Californie d’un père américain et d’une mère chinoise, Eileen Gu, prodige du ski freestyle de 18 ans, était déjà une idole en Chine. Avec ses deux sacres en Big air et en half-pipe et sa médaille d’argent en slopestyle, elle s’impose comme l’une des grandes stars des Jeux. Egalement brillante étudiante et mannequin, la triple médaillée affirme se sentir à la fois Chinoise et Américaine et vouloir servir de pont entre ses deux pays. Une diplomate en tenue de ski.
Kamila Valieva dans la tourmente
La Russe Kamila Valieva, 15 ans, était la grande favorite pour le titre en patinage artistique. Mais son sacre annoncé vire au cauchemar lorsqu’elle se retrouve au coeur d’une embarrassante affaire de dopage. Autorisée à concourir au terme d’un feuilleton de plusieurs jours, la prodige, en or dans l’épreuve par équipes, s’effondre sous la pression dans son programme libre et laisse échapper la victoire et même le podium. La détresse de l’adolescente émeut le monde entier mais pas vraiment son entraîneure, la sévère et controversée Eteri Tutberidze, pointée du doigt par le président du CIO Thomas Bach pour sa froideur à l’égard de la patineuse.
Nathan Chen, roi des «quads»
Triple champion du monde en titre, Nathan Chen s’impose de manière magistrale sur la glace chinoise. Le «quad king» prend une revanche sur ses premiers JO chaotiques: à Pyeongchang en 2018, l’Américain, alors âgé de 18 ans, avait patiné un programme court cauchemardesque et s’était finalement classé cinquième. A Pékin, il a dominé tant le programme court que le programme libre.
Shaun White dépose les armes
Un dernier tour – à 1440 degrés – et puis s’en va. La légende du snowboard Shaun White n’a pas pu s’élever sur le podium du dernier concours de half-pipe de sa carrière. L’Américain de 35 ans, triple champion olympique, n’ajoutera pas une énième médaille à son palmarès sans égal. Les larmes aux yeux dans l’aire d’arrivée, il a reçu l’hommage unanime de ses adversaires avant de confier que le snowboard avait été «l’amour de (sa) vie».
La Norvège, reine des neiges
Avec 37 médailles dont 16 titres, la Norvège n’a pas réussi à battre son record de 39 médailles des Jeux de Pyeongchang en 2018 mais se classe tout de même assez largement en tête du tableau des nations. Avec dix titres à eux trois, les biathlètes Johannes Boe et Marte Olsbu Roeiseland et la fondeuse Therese Johaug ont largement contribué à la moisson de la Team «Norge».
Les All Blacks en or
Le jour de sa fête nationale (6 février), la snowboardeuse Zoi Sadowski-Synnott apporte à la Nouvelle-Zélande la première médaille d’or de son histoire aux Jeux d’hiver, lors de l’épreuve de slopestyle. En fin de Jeux, Nico Porteous, vainqueur en ski half-pipe, décroche un deuxième titre pour son pays et son équipe le célèbre avec un haka. Au tableau des médailles, les Kiwis se classent 17e, juste devant l’Australie.
L’Allemagne triomphe sur la piste
Portés par Francesco Friedrich, les Allemands présentent un bilan impressionnant en luge, skeleton et bosbleigh avec seize médailles sur un total de trente, dont neuf titres sur dix possibles. En bobsleigh à deux hommes, ils signent même un inédit podium 100% allemand ! La raison de cette domination ? L’institut de recherche et de développement des équipements sportifs basé à Berlin et spécialisé dans la conception de bobsleighs, luges et autres skeletons, inspirés des écuries de Formule 1.
Le cercle des quintuples médaillés
Les biathlètes norvégiens Johannes Boe et Marte Olsbu Roeiseland, leur collègue français Quentin Fillon Maillet et le fondeur russe Alexandre Bolshunov repartent de Pékin avec la plus grosse moisson de médailles de ces Jeux. Montés chacun sur le podium à cinq reprises, ils égalent le record des Jeux d’hiver. Fillon Maillet pouvait devenir le seul à six médailles, mais le Français a échoué d’un rien, en terminant quatrième de la mass-start, sa dernière épreuve.
Peng Shuai refait surface
La Chinoise Peng Shuai, dont la situation personnelle inquiète le monde depuis novembre, réapparaît pendant les Jeux. Le 7 février, on apprend que la joueuse de tennis a rencontré le président du CIO Thomas Bach en marge de la compétition et elle répète dans un entretien au journal L’Equipe qu’elle n’avait, selon elle, «jamais disparu». Peng Shuai avait accusé début novembre un ancien dirigeant chinois de l’avoir contrainte à un rapport sexuel. Le 8 février, elle assiste à la victoire de sa compatriote Eileen Gu en big air, en compagnie de Thomas Bach.
Les curleurs canadiens évitent le zéro pointé
En remportant le bronze face aux Américains lors de la petite finale du tournoi masculin, le Canada sauve ses Jeux en curling. Les curleurs à la feuille d’érable évitent ainsi le zéro pointé, mais réalisent leur pire résultat d’ensemble depuis le retour du curling au programme olympique en 1998.