70 000 personnes bloquéesUn mort au festival américain Burning Man suite à la pluie
Les fortes précipitations frappant actuellement le Nevada aux États-Unis ont bloqué les accès au festival alternatif. Une personne est décédée, annonce la police de l’État.
Des dizaines de milliers de festivaliers du Burning Man étaient toujours piégés dimanche par la boue en plein désert du Nevada, alors que la police américaine enquête sur un décès survenu lors des intempéries qui ont transformé le site en gigantesque champ de boue.
La police de l’État américain du Nevada (Ouest) a annoncé samedi enquêter sur une mort «survenue au cours de cet épisode de fortes pluies», sans fournir davantage de détails sur les circonstances du décès.
Sur des vidéos partagées sur les réseaux sociaux, la «playa», immense terrain à ciel ouvert où se tient le rassemblement, apparaît comme impraticable.
«Un peu plus de 70 000 personnes» étaient encore bloquées sur le site dimanche matin, selon le shérif du comté, Nathan Carmichael, interrogé par CNN. Certaines tentent de quitter le site à pied, parfois vêtues de sacs plastiques en guise de bottes, pour rejoindre la seule route praticable, 8 km plus loin.
Les autorités locales demandent toutefois aux personnes de «rester sur place jusqu’à ce que le sol redevienne suffisamment solide et sûr» pour permettre les déplacements.
Fermés dès vendredi
Les accès à Black Rock City, le nom du site du festival, à quelques dizaines de km des premières habitations, ont été fermés dès vendredi en raison des intempéries.
Le festival doit se conclure lundi, mais du fait de l’absence de route et des pluies à venir, les festivaliers pourraient être bloqués jusqu’à mardi ou mercredi.
«Je suis chirurgien et je dois travailler mardi, mais je commence à réaliser que cela ne va pas être possible, et que les patients vont avoir besoin de moi, mais je ne peux rien y faire», explique à l’AFP, docteur T, un festivalier ukrainien vivant en Californie qui préfère taire son nom.
«Comme du ciment»
De nouvelles précipitations sont attendues dimanche avant un retour du soleil espéré lundi. Face à ce constat, plusieurs festivaliers se sont décidés à quitter à pied le festival.
«Ce fut une marche de 10 kilomètres incroyablement éprouvante, faite à minuit à travers la boue lourde et glissante, mais j’ai réussi à m’en sortir sain et sauf», raconte Neal Katyal, un avocat qui participait au festival, sur son compte X (ex-Twitter).
«C’était très glissant et la boue est comme du ciment, elle s’accroche à vos bottes» et peut «agir comme des sables mouvants», prévient-il, invitant les personnes à ne tenter la traversée qu’en groupe et à condition d’être en bonne condition physique.
D’autres ont tenté en vain de le faire en voiture, un véhicule SUV enfoncé dans la boue jusqu’au bas de caisse apparaissant sur l’une des rares vidéos postées, l’accès internet étant limité.
Les organisateurs invitent depuis samedi matin les participants sur place à «conserver eau, vivres et carburant et trouver un abri chaud et sûr» et s’affairent pour déployer des antennes pour fournir un accès internet.
«Nous venons ici (en plein désert, NDLR), en sachant que c’est un lieu où il faut apporter tout ce dont on a besoin pour survivre. C’est pour cette raison que nous sommes tous bien préparés à ce type d’événement météorologique», ont assuré samedi les organisateurs dans un communiqué transmis à l’AFP.
Bloqués sur place, plusieurs festivaliers témoignent de l’entraide en vigueur. «Il y a beaucoup de nourriture et d’eau, et les gens sont très généreux», assure M. Katyal.
La mise à feu du géant de bois installé au centre de «la playa», qui marque la fin du festival et lui donne son nom, devrait finalement se tenir dimanche soir si la météo le permet, ont indiqué dimanche les organisateurs.
Inondations à Las Vegas
Les pluies ont entraîné ailleurs au Nevada des inondations, notamment dans la ville de Las Vegas.
Le Burning Man avait été confronté l’année dernière à une intense vague de chaleur avec des vents forts qui avaient déjà rendu l’expérience difficile pour les «burners», surnom des festivaliers.
Lancé en 1986 à San Francisco, le festival se veut un événement indéfinissable, entre célébration de la contre-culture et retraite spirituelle.
Il est organisé depuis les années 1990 dans le désert de Black Rock, une zone protégée au nord-ouest du Nevada, que les organisateurs se sont engagés à préserver.