DevisesL’euro repasse au-dessus de la parité avec le dollar
La monnaie européenne s’échangeait à 1,0015 dollar mercredi vers 12h30, une première depuis mi-septembre.
L’euro repassait mercredi au-dessus de la parité avec le dollar pour la première fois depuis mi-septembre, profitant d’un accès de faiblesse du billet vert et d’un possible nouveau tour de vis de la BCE. La livre, de son côté, continuait à reprendre des couleurs, le nouveau Premier ministre Rishi Sunak rassurant les marchés après la débâcle du gouvernement éphémère de Liz Truss, qui avait envoyé la monnaie britannique à son plus bas niveau historique.
Hausse des taux attendue
L’euro gagnait 0,49% à 1,0015 dollar vers 10h30 GMT, profitant «d’une réduction passagère des inquiétudes sur l’énergie et des anticipations de remontée de taux l’année prochaine en Europe après la nouvelle forte contraction des indicateurs d’activité PMI» publiés lundi, explique Guillaume Dejean, de Western Union. Selon cet indice servant de baromètre de l’économie, le recul de l’activité économique en zone euro s’est fortement accéléré en octobre dans le secteur privé, renforçant la crainte d’une récession.
Les investisseurs s’attendent ainsi à ce que la Banque centrale européenne (BCE) frappe fort en relevant à nouveau ses taux d’intérêt de 0,75 point, ce qui devrait soutenir la monnaie unique. L’institut monétaire européen avait déjà relevé ses taux directeurs à deux reprises depuis l’été, de 0,50 point en juillet, et 0,75 point en septembre.
Et s’il est «peu probable que la zone euro évite une récession», le temps doux et «la baisse significative des prix de l’énergie, en particulier du gaz, pourraient apporter un certain soulagement» à court terme, affirme Thu Lan Nguyen, de Commerzbank. L’analyste met cependant en garde: «il est encore trop tôt pour espérer un retournement durable» concernant la crise énergétique en Europe qui a érodé le pouvoir d’achat des consommateurs ces derniers mois.
Dépréciation du dollar
L’euro profitait aussi largement du recul du dollar, après une série d’indicateurs économiques défavorables. Le billet vert «est tombé à son plus bas niveau depuis trois semaines en raison des signes de ralentissement de l’économie aux États-Unis et des attentes d’une hausse moins radicale de la part de» la Réserve fédérale, commente Victoria Scholar, analyste chez Interactive Investor.
La confiance des consommateurs s’est par exemple dégradée plus qu’attendu aux États-Unis en octobre, selon l’indice du Conference Board publié mardi, en raison de l’inflation persistante et la perspective d’une récession. Le dollar pourrait pâtir d’un relèvement moins agressif que prévu des taux par la Réserve fédérale (Fed). «Mais rien d’officiel n’indique pour l’instant un éventuel adoucissement du ton de la Fed», tempère Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote.
La livre surfe sur le dollar
La livre sterling bénéficiait aussi de la faiblesse du dollar, et renouait avec un niveau plus vu depuis mi-septembre face au billet vert, avant le désastreux «mini-budget» de l’ex-Première ministre de Liz Truss. Ces mesures avaient fait plonger la devise à son plus bas historique. La livre prenait 0,78% à 1,1561 dollar, après être montée jusqu’à 1,1620 dollar.
La devise britannique avait commencé la semaine sur une note positive, puis s’était envolée mardi, gagnant presque 2% face au dollar, surfant à la fois sur le recul du billet vert et la prise de fonction du nouveau Premier ministre britannique Rishi Sunak, bien perçu des investisseurs. «Il ne fait aucun doute que l’arrivée de Rishi Sunak au poste de Premier ministre a contribué à apaiser les craintes d’une politique budgétaire imprudente», affirme Neil Wilson, de Markets.com.