AllemagneUne aide-soignante écope de 15 ans de prison pour une tuerie
Une femme travaillant dans un centre allemand de soins pour handicapés avait sauvagement tué quatre patients en avril. Elle purgera une peine de quinze ans et sera internée.
Le tribunal de Potsdam, dans l’est de l’Allemagne, a condamné, mercredi, à quinze ans de prison une aide-soignante souffrant de problèmes psychiques et responsable d’une tuerie dans un centre pour handicapés. La Cour a reconnu Ines Andrea R., 52 ans, coupable du meurtre, à coups de couteau, de quatre pensionnaires et de tentatives de meurtre sur trois autres, suivant le réquisitoire du Parquet, qui avait parlé d’un acte «d’une cruauté immense». L’accusée sera internée dans un centre psychiatrique, où elle se trouve déjà depuis son arrestation.
Ce fait divers, qui avait secoué le pays, est survenu le 28 avril. L’aide-soignante a poignardé à mort deux femmes et deux hommes âgés de 31 à 56 ans. Elle s’en est prise aussi à trois autres personnes, blessant grièvement une femme de 43 ans.
«Violence extrême»
La police avait alors fait état de blessures causées par «l’emploi d’une violence intense, extrême» sur des patients dans l’incapacité de se défendre. L’avocat Henry Timm avait appelé le juge à reconnaître l’irresponsabilité de sa cliente, qui se trouvait au moment des faits «dans un tunnel» et n’avait pas, selon lui, le contrôle sur ses actes.
Sans parvenir à expliquer ce qui a pu déclencher son acte, Ines Andrea R. a exprimé ses remords, disant avoir du mal à croire qu’elle l’ait commis. «Je suis vraiment désolée», a-t-elle déclaré. Cette mère de deux fils, dont l’un est lourdement handicapé, avait raconté, à l’ouverture de son procès, avoir toujours voulu être infirmière, mais avoir souffert de nombreuses années de troubles psychiques. «Je me suis recroquevillée à la maison. Je ressentais une grande tristesse et de la peur face à la vie, dès l’âge de 5 ans», a-t-elle assuré, parlant aussi d’une relation difficile avec sa mère.
Soixante-cinq pensionnaires
L’établissement Thusnelda-von-Saldern-Haus, où s’est produit le drame, est spécialisé dans l’accueil et le soutien aux personnes souffrant de handicaps physiques ou mentaux, notamment des non-voyants ou des autistes. Soixante-cinq personnes vivent dans cette structure, qui emploie plus de 80 personnes. Le site, géré par un prestataire diaconal de services spécialisés dans les domaines de la santé, de l’éducation et de l’emploi notamment, inclut des logements, écoles et ateliers de travail.