FootballLe journal de la Ligue des nations: épisode 1
L’équipe de Suisse est réunie depuis jeudi à Bad Ragaz. Anecdotes, brèves et indiscrétions de ces premiers jours de préparation, avant que les choses sérieuses ne commencent.
- par
- Valentin Schnorhk Bad Ragaz
Jeudi de l’Ascension à Bad Ragaz. Dans la petite cité thermale de la Suisse très orientale, le public est plus nombreux qu’à l’habitude. L’endroit est le point de départ de balades dans les montagnes environnantes. Il y a quelque chose d’apaisant à débarquer dans ce coin-là. Et ce n’est même pas l’arrivée de l’équipe de Suisse qui a pu troubler une quelconque quiétude. Surtout pas Yann Sommer ou Breel Embolo, arrivés au volant de leur voiture électrique.
Trois jours ont passé depuis. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la préparation des quatre matches de Ligue des nations à venir (en République tchèque, au Portugal et contre l’Espagne et le Portugal à Genève) se déroule très tranquillement. Anecdotes de rassemblement.
Les enfants à l’honneur
Samedi, entraînement public à Bad Ragaz. Une grosse demi-heure durant, les internationaux suisses partagent la pelouse avec des enfants de la région. Les gosses vivent un rêve éveillé, à tirer des pénos contre Yann Sommer, à faire un match avec Breel Embolo et contre Kevin Mbabu ou à enchaîner des sprints en duel avec Renato Steffen. Bonne ambiance, et pas de blessure.
Shaqiri, seul absent
Des vingt-six sélectionnés retenus par Murat Yakin, un seul n’a pas encore rejoint le groupe: Xherdan Shaqiri. Le meneur de jeu de 30 ans a joué dans la nuit de samedi à dimanche avec le Chicago Fire. Et il s’est incliné 3-2 face à Toronto. Une sale habitude: en MLS, Chicago est 14e et dernier de la Conférence avec seulement deux victoires en quatorze matches et aucune sur les dix dernières rencontres. Même si, samedi, «XS» s’est fait l’auteur d’une passe décisive. Un soupçon de confiance avant de rejoindre le groupe lundi.
Akanji, petit pépin
En attendant l’arrivée de son vice-capitaine, le groupe suisse se porte bien. À une très légère exception: Manuel Akanji a pris un coup et ne s’est pas entraîné avec le reste du groupe samedi. Mesure de précaution, semble-t-il. Le défenseur du Borussia Dortmund était bien là, à l’écart, à faire quelques exercices de renforcement. Dans le pire des cas, Murat Yakin a du choix: Nico Elvedi, Fabian Schär, Eray Cömert, voire Fabian Frei sont aussi capables d’occuper une place en défense centrale. Même si le patron, c’est bien Akanji.
L’indication tactique
Murat Yakin n’est pas vraiment un cachottier. Bien sûr, la plupart des entraînements de l’équipe nationale sont à huis clos, et c’est là que le sélectionneur affine le plus les détails. Mais même lors de la séance publique de samedi, le technicien en a profité pour travailler tactique. Avec une équipe de titulaires qui se dégageait: sans Akanji, Schär accompagnait Elvedi en défense centrale, entourés par Widmer et Rodriguez. Au milieu, Freuler et Xhaka étaient logiquement associés, alors que Sow était placé côté droit (!) et Vargas à gauche. Devant, une paire Embolo-Okafor donnait un caractère très vertical à l’équipe.
C’est d’ailleurs cet aspect-là que Yakin a travaillé. Un bloc médian compact et étroit dans le cœur du jeu et, à la récupération, la volonté d’être très direct, en cherchant un appui-remise vers la profondeur. Probablement un plan à exécuter face aux grosses équipes, que seront notamment l’Espagne et le Portugal.
Schär se réjouit
«Ce programme est parfait pour nous situer, avec des matches de haut niveau, très bons à jouer pour nous, se convainquait Fabian Schär samedi. Nous avons trois grosses nations à affronter. Ce sera assurément difficile, d’autant plus qu’il y a quatre matches à disputer en très peu de temps. Ce sera intense. Mais aussi de bons tests en vue de la Coupe du monde.»
Fatigue, quand même
D’ailleurs, il faudra de toute façon s’attendre à une certaine rotation lors de ces quatre rencontres. Parce que les organismes sont usés. Si la plupart des joueurs se disent contents d’être là, micros ouverts, pour certains, c’est un effort à faire. En off, il se dit que réactiver la machine n’est pas chose aisée. Mais une fois passés les premiers jours, le rythme sera trouvé.
Les familles conviées à Bad Ragaz
Et pour mieux faire passer la pilule, l’encadrement de l’équipe nationale a convié les familles et enfants des joueurs durant le week-end. L’intention est louable, bien sûr. Sauf que rejoindre Bad Ragaz n’est pas une sinécure. Et pour certaines familles, cela représenterait un pays à traverser. D’après les échos, l’un ou l’autre joueurs devait se retrouver seuls dans cette grande kermesse.
Bottani dans une autre dimension
On ne sait pas en revanche si la famille de Mattia Bottani était de la partie. Ou si elle est partie en vacances en Grèce, sans lui, comme cela était prévu au départ. Le Tessinois découvre un autre monde. Au point de ne connaître presque personne, comme il l’avait confié à son arrivée.
Et puis, moment insolite jeudi, lorsqu’il a dû se présenter face aux médias: le Luganais ne maîtrise ni le français, ni l’allemand. Pas de soucis pour les Latins, qui ont pu discuter sans problème dans la troisième langue nationale. Pour la presse alémanique, en revanche, c’est en anglais qu’il a (avec aisance) communiqué ses premières impressions. Peu commun dans la vie de l’équipe nationale. Mais ça marche aussi!