Suisse – Les accidents routiers dus au gibier coûtent 50 millions chaque année

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SuisseLes accidents routiers dus au gibier coûtent 50 millions chaque année

Plusieurs milliers d’animaux sauvages meurent chaque année sur les routes suisses. Les cantons du Jura et de Fribourg sont particulièrement touchés.

Christine Talos
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Christine Talos
Axa a noté les cantons selon leur risque d’accidents dus au gibier (noté de 1, faible, à 6, fort) .

Axa a noté les cantons selon leur risque d’accidents dus au gibier (noté de 1, faible, à 6, fort) .

Media Use/AXA

Chaque année, des milliers d’animaux sauvages meurent sur les routes dans des collisions avec des véhicules, annonce l’assureur AXA, dans un communiqué. Mais le risque de percuter un chevreuil ou un sanglier n’est pas le même dans toutes les régions. C’est dans les cantons du Jura, de Fribourg, des Grisons et de Thurgovie, que la probabilité d’entrer en collision avec du gibier est particulièrement élevée. Le risque y est jusqu’à sept fois plus élevé que dans les autres cantons, selon le numéro un des assureurs automobiles en Suisse.

Et ces collisions coûtent cher. AXA a enregistré à lui seul quelque 3000 déclarations en 2020, ce qui représente près de11 millions de francs. Extrapolé à l’échelle du pays, ce chiffre dépasse probablement les 50 millions de francs. Si le nombre d’accidents était en légère baisse l’an dernier par rapport aux années précédentes, probablement à cause de la baisse du trafic due à la pandémie, les coûts sont eux en hausse, en raison des pièces de rechange toujours plus coûteuses.

Gare aux collisions quand il fait sombre

Le gibier représente toujours un danger, quelles que soient l’heure et la saison: «Il faut cependant redoubler de vigilance en octobre, en novembre et en décembre. En effet, c’est quand les jours raccourcissent que les animaux sauvages croisent le plus la route des automobilistes. En outre, comme il fait sombre, les conducteurs ne les aperçoivent souvent qu’au dernier moment. Raison pour laquelle, à ces heures de la journée, «les automobilistes doivent adapter leur vitesse, surtout sur les tronçons forestiers et les passages signalés et se tenir prêts à freiner à tout moment», recommande Michael Pfäffli, responsable de la recherche accidentologique d’AXA.

Il rappelle que même à vitesse modérée, la collision avec un animal sauvage peut être violente et avoir parfois des conséquences pour les passagers des véhicules. Ainsi, selon l’Office fédéral des routes, 89 personnes ont été blessées l’an dernier, suite à de tels accidents.

Freiner au lieu d’éviter

Que faire si un chevreuil bondit devant vous? Mieux vaut donner un bon coup de frein que tenter une manœuvre d’évitement, recommande AXA. L’assureur conseille également de passer en feux de croisement et, si l’animal ne s’éloigne pas, de klaxonner. Sans oublier de rester attentif aux véhicules qui suivent… En outre, si du gibier traverse une route, il y a fort à parier que ses congénères surgissent peu après, puisque certaines espèces se déplacent souvent en groupe.

Et s’il y a collision malgré tout, la loi impose que l’on en informe immédiatement la police, qui mandatera un garde-chasse, un chasseur ou un autre spécialiste pour retrouver l’animal blessé et, dans le pire des cas, abréger ses souffrances. «Annoncer l’accident plus tard équivaut à commettre un acte punissable pouvant entraîner des poursuites pénales pour mauvais traitements infligés aux animaux», souligne Cyril Senn, expert juridique chez AXA-ARAG.

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