FootballMurat Yakin: «Nous avions un plan. Mais un grand adversaire en face…»
Le sélectionneur revient sur la très lourde défaite de la Suisse à Lisbonne, en Ligue des nations, contre le Portugal (4-0).
- par
- Daniel Visentini Lisbonne
Ambiance un brin désabusée après le match. La Suisse a été sévèrement corrigée par un Portugal joyeux, qui aurait pu donner des proportions encore plus affreuses à la baffe qu’elle a infligée à la Suisse. Quand on s’en sort bien avec un 4-0 final, tout est dit. Murat Yakin est donc apparu sur l’estrade, pour la conférence de presse, les traits tirés, avec la tête des jours sombres. Rien à voir avec les sourires charmeurs de l’automne, quand tout tournait en sa faveur.
Le juge de paix de l’année sera bien sûr le Mondial 2022, en novembre et décembre, et il le sait. Cette Ligue des nations permet de s’y préparer. Il ne faudrait tout de même pas être relégué en Ligue B de la compétition: c’est moins constructif et moins intéressant face à des adversaires de moindre renommée.
Cette déculottée n’est-elle que le stigmate ponctuel d’une incapacité qui ne dit vraiment rien de ce que la Suisse fera au Mondial, où tout devra être différent? Peut-être. En attendant, Murat Yakin a dû parler de ce 4-0.
«Je suis très déçu, bien sûr, soufflait-il. On avait un plan. Mais il y avait en face un adversaire de très grande valeur. Qui a joué vite et juste. Nous avons mal défendu.»
La défense, c’était pourtant le point fort de la Suisse en automne. «Oui, mais ce ne sont plus les mêmes dynamiques aujourd’hui, plus les mêmes joueurs non plus, plus les mêmes états de forme. Il y avait six nouveaux entrants pour ce match par rapport au dernier. Parce qu’il faut faire tourner, ménager les joueurs dans cette succession de matches.»
La Suisse est-elle en perte de repère, Yakin est-il inquiet à six mois du Mondial? «Il n’y a plus les mêmes automatismes ou assurances qu’à l’automne, c’est clair. Il faut tout analyser maintenant. Réagir pour les deux prochains matches, jeudi et dimanche à Genève (ndlr: contre l’Espagne et le Portugal). Notre positionnement défensif, c’est un point négatif, nous avons été punis. Mais nous devons faire mieux, oui. Cela dit, je ne suis pas inquiet, non, je sais la qualité du groupe, son potentiel.»