Hockey sur glaceNoah Rod: «C’est difficile à comprendre»
GE Servette et son capitaine, qui se retrouvent à une défaite de l’élimination contre Lugano après le revers vendredi soir, semblaient un peu groggy. Ils joueront leur saison dimanche au Tessin.
- par
- Simon Meier
Comme si le vendredi soir n’avait déjà pas été assez rude, il restait ce chemin de croix à avaler. Répondre aux micros et aux stylos, juste après cette méchante défaite contre Lugano (1-2), qui place déjà GE Servette au pied du mur, au bord du précipice. Menés 1-0 dans cette série préliminaire au meilleur des trois matches, les Aigles n’ont plus le choix: s’ils s’inclinent dimanche au Tessin, leur saison sera terminée.
Et Noah Rod devait parler de tout ça. Le match, d’abord, plus ou moins raté. «Lugano a commencé assez fort, mais c’était plutôt équilibré dans l’ensemble, résume le capitaine, l’œil noir. Ils ont réussi à prendre l’avantage, on a dominé le troisième tiers sans réussir à marquer. Voilà, c’est un match de play-off.» A chaud, l’attaquant se montre froid. Mais on sent que ça bouillonne.
A un pas de là, posé, Jan Cadieux se repasse le mauvais film: «On fait dix bonnes premières minutes, on encaisse ce but bêtement (ndlr: Mark Arcobello à la 9e, alors que Genève était en supériorité numérique) et on entre dans un faux rythme. On trouve le moyen de revenir (Sami Vatanen à la 20e), mais on commet ensuite des erreurs qui donnent ce 2-1 (Daniel Carr à la 26e). Après, pour la première fois peut-être, j’ai senti les gars un peu nerveux.»
Vaincre ou disparaître
«Crispation, je ne sais pas. C’est difficile à comprendre», dit Noah Rod. La réalité, elle, est on ne peut plus claire: GE Servette, meilleure équipe du pays en 2022, est à une défaite d’une terrible désillusion. Le capitaine ressasse des idées un peu sombres: «Avec ces pré-play-off, on ne sait plus trop à quoi sert la saison régulière. Ça met des équipes qui font une bonne saison dans une situation un peu délicate.» Mais le capitaine positive quand même: «C’est comme ça pour toutes les équipes. On n’a pas réussi à se qualifier parmi les six premiers, on se retrouve là et c’est à nous de nous en sortir. On ne va pas baisser les bras, on va aller là-bas pour gagner le match.»
Il le faut. «On va jouer notre vie dimanche à Lugano, image Jan Cadieux, en s’efforçant de ne pas en faire un drame. Comme dans toute série de play-off, il faut rester sur sa ligne, ne pas être trop bas après une défaite, ni trop haut après une victoire, regarder de l’avant. A nous de commencer le match comme nous avons terminé celui-ci. A nous de jouer plus simple, de nous contenter d’un petit chip par la bande plutôt que de chercher la passe parfaite. On leur a rendu trop de pucks bêtement.»
Voilà pour la théorie. Dans la pratique, il n’y a plus aucune marge de manœuvre pour les Aigles. Jan Cadieux évoque l’expérience de ses troupes. Il s’accroche à la domination de ses joueurs lors du troisième tiers, vendredi soir. A l’idée d’un déclic salvateur: «Maintenant, on est dos au mur, la pression ne sera plus la même. Il va falloir s’en nourrir et l’utiliser pour gagner ce match dimanche.» Sinon, la saison sera ratée.