Parlement: Il faudra peut-être suivre un cours pour utiliser des pesticides au jardin

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ParlementIl faudra peut-être suivre un cours pour utiliser des pesticides au jardin

Le National a décidé de restreindre la vente de produits phytosanitaires toxiques aux amateurs. Ils devront d’abord suivre une formation pour les utiliser.

Christine Talos
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Les privés qui veulent entretenir leur jardin avec des pesticides toxiques devront suivre un cours spécialisé.

Les privés qui veulent entretenir leur jardin avec des pesticides toxiques devront suivre un cours spécialisé. 

AFP

Les produits phytosanitaires toxiques ne pourront être utilisés par les amateurs que s’ils ont suivi une formation, au même titre que les professionnels. Le Conseil national a accepté par 104 voix contre 90, contre l’avis de l’UDC, une motion remaniée de Maya Graf (Verts/BL) qui voulait d’abord interdire la vente de ces pesticides aux privés. Le Conseil des Etats devra encore se prononcer.

Dans son texte, la Bâloise rappelait qu’en Suisse, environ 10% des pesticides vendus sont appliqués par des jardiniers amateurs, ce qui représente 200 tonnes de substances actives, dont certaines très toxiques. Mais contrairement aux pros, les amateurs ne suivent pas de formation pour acquérir les connaissances nécessaires ni ne passent un examen. «Il leur manque en particulier les connaissances sur les prescriptions légales en vigueur, sur la manière d’utiliser, de stocker et d’éliminer correctement les pesticides», écrivait-elle.

Un certificat à la clé

«Ceux qui souhaitent utiliser de tels produits doivent suivre un cours spécialisé et reçoivent ensuite un certificat correspondant, comme les agriculteurs et les jardiniers aujourd’hui», a expliqué Markus Ritter (C/SG) au nom de la commission. «On parle ici d’environ 270 produits différents. Les personnes concernées seraient en premier lieu les particuliers, comme les jardiniers amateurs».

L’UDC jugeait le texte inutile. «Si chaque utilisateur privé qui pulvérise ses roses une fois par an doit à l’avenir suivre un cours qui dure des jours et qui coûte quelques milliers de francs, cela représente une bureaucratie incroyable», a expliqué Thomas Aeschi (UDC/ZG). «Obliger toutes ces personnes à suivre un cours, à s’inscrire et à passer un examen, c’est tout simplement de la surréglementation dans un domaine où les problèmes sont vraiment gérables», a-t-il lancé.

«A vous décourager d’avoir des rosiers»

Alain Berset a tenté aussi de s’opposer à ce projet qu’il jugeait disproportionné. «Même si le cours ne dure qu’un jour, vous imaginez investir une journée pour utiliser un produit phytosanitaire pour traiter ses rosiers? C’est à vous décourager d’en avoir dans le jardin. Comment voulez-vous aussi expliquer à des retraités qu’à l’avenir il faudra avoir suivi un cours pour utiliser trois pesticides dans leur jardin?» a-t-il lancé.

Il a rappelé en vain qu’il existe un plan d’action adopté en 2017, sur la réduction des risques liés à l’utilisation durable des produits phytosanitaires. Une différence est faite entre les produits qui peuvent être remis à des professionnels et ceux qui sont autorisés pour les non-professionnels. Pour le Fribourgeois, il ne faut changer une situation que si elle ne fonctionne pas. «Or, la situation actuelle fonctionne». Il n’a pas été entendu.

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