Liban: des millions détournés de la Banque centrale se trouvent en Suisse

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Scandale financierLiban: des millions détournés de la banque centrale se trouvent en Suisse

Selon la «SonnagsZeitung», une partie des 300 à 500 millions de dollars que le patron de la banque centrale du Liban aurait volés auraient fini sur des comptes à l’HSBC à Genève, chez Julius Bär ou Credit Suisse, notamment.

Riad Salamé, gouverneur de la banque centrale du Liban, est accusé par de nombreux Libanais, comme une grande partie de la classe politique, d’être l’un des principaux responsables de la grave crise économique que connaît le Liban.

Riad Salamé, gouverneur de la banque centrale du Liban, est accusé par de nombreux Libanais, comme une grande partie de la classe politique, d’être l’un des principaux responsables de la grave crise économique que connaît le Liban.

REUTERS

Une bonne partie des 300 à 500 millions de dollars que le gouverneur de la banque centrale du Liban est accusé d’avoir détournés, ont atterri sur les comptes de 12 banques suisses, affirme ce dimanche la «SonntagsZeitung». Ces révélations de l’hebdomadaire zurichois viennent dans le sillage de nouvelles poursuites engagées jeudi par un juge libanais contre Riad Salamé, déjà au cœur de plusieurs enquêtes judiciaires dans le pays en plein effondrement financier.

Le gouverneur de la Banque du Liban (BDL), son frère Raja et son ancienne assistante Marianne Hoayek sont notamment poursuivis au Liban pour «détournement de fonds publics» et «blanchiment d’argent», avait indiqué une source judiciaire jeudi. Riad Salamé nie catégoriquement toutes les accusations à son encontre. Malgré les nombreuses plaintes, convocations, enquêtes et une interdiction de voyager émise à son encontre, il refuse de se présenter devant la justice.

Transactions opérées via une société offshore

Selon la «SonntagsZeitung», 250 millions de dollars ont été déposés sur le compte personnel de Raja Salamé auprès de la filiale HSBC à Genève. D’autres sommes ont atterri chez UBS, Credit Suisse, Julius Baer, EFG et Pictet, précise encore le journal. Les transactions ont été opérées grâce au truchement d’une société offshore enregistrée aux îles Vierges britanniques, nommée Forry Associates et créée en 2001. Des «sommes considérables» auraient ensuite transité pour acheter des biens immobiliers dans plusieurs pays européens.

Le Ministère public de la Confédération a engagé des poursuites pénales pour suspicion grave de blanchiment d’argent en octobre 2020 et la procédure est toujours en cours. Selon l’hebdomadaire, des millions de dollars de fonds ont déjà été gelés, mais le Parquet ne fournit pas de chiffre.

La FINMA mène des enquêtes sur 12 banques suisses

L’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (FINMA) mène également «depuis des mois» des enquêtes préliminaires sur 12 banques suisses. Un porte-parole a confirmé à la «SonntagsZeitung» qu’une procédure a été engagée contre deux institutions financières dans le «contexte libanais». Les noms des banques n’ont pas été rendus publics.

En 2021, le Liban a ouvert une enquête concernant le patrimoine de Riad Salamé, après une demande d’aide du procureur général de la Confédération dans le cadre d’investigations concernant plus de 300 millions de dollars de mouvements de fonds opérés par le gouverneur et son frère Raja.

Arrivé à la tête de la BDL en 1993, Riad Salamé, 72 ans, est accusé par de nombreux Libanais, comme une grande partie de la classe politique du pays, de corruption et d’être l’un des principaux responsables de la grave crise économique et financière que connaît le Liban.

(AFP)

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