Rapt d’enfantLa mère de la «petite» Camille a été extradée vers la France
Enlevée par sa maman en 2011 à l’âge de 5 ans, l’adolescente française de 16 ans avait été retrouvée à Morges en février. Berne a extradé la ravisseuse aujourd’hui.
- par
- Evelyne Emeri
Ce mardi 2 août, l’Office fédéral de la justice (OFJ) a extradé vers la France la mère de Camille, placée en foyer ici en Suisse romande depuis leur interpellation le 22 février dernier. La maman et l’adolescente vivaient dans le canton de Vaud depuis plusieurs années à l’insu de tous. En particulier de la justice française qui a condamné la ravisseuse à 6 ans de prison ferme pour non-représentation de mineure, dénonciation calomnieuse et soustraction d’enfant. Le premier jugement étant prescrit, il lui reste 5 ans à purger.
«Qu’on me rende ma fille!»
Elles vivaient cachées et sans nul doute aidées, aussi et surtout à l’insu, respectivement de son ex-mari et de son père, qui n’a eu de cesse de chercher sa fille durant toutes ces années. Depuis que Camille a été retrouvée, le papa n’a toujours pas pu entrer en contact avec elle, excepté par le biais de lettres qu’il lui a écrites et qui lui ont été transmises.
À la suite d’une audience tenue à la mi-mars, la Justice de paix de Morges (VD) a ordonné que la jeune fille ne quitte pas pour l’instant le territoire helvétique où elle est scolarisée. Partant, elle ne pouvait pas non plus rejoindre son père qui vit près de Paris. Ce qu’elle disait ne pas souhaiter. Un supplice supplémentaire pour lui. «La Suisse m’empêche de la voir», nous confiait-il il y a peu, Qu’on me rende ma fille! Elle est née en France, je suis Français de sang et de sol et je suis son père.»
Remise à Vallorbe
La France avait demandé l’extradition de sa ressortissante auprès de l’OFJ. Dans l’intervalle, cette dernière était en détention provisoire à la prison de Lonay (VD) depuis son arrestation en février. Le 28 avril, l’Office fédéral de la justice (OFJ) a accédé favorablement à la demande des autorités françaises. La kidnappeuse a recouru auprès du Tribunal pénal fédéral, sans succès. Le Tribunal fédéral n’est, quant à lui, pas entré en matière sur ledit recours.
La quadragénaire a ainsi été remise à la France ce jour à Vallorbe (VD), selon un communiqué de l’OFJ. Le sort de Camille n’est en revanche pas encore connu. Elle avait été confiée à la Direction générale de l’enfance et de la jeunesse (DGEJ/ex-SPJ) dans un premier temps. En principe, le mandat de la DGEJ est désormais en mains du Service des curatelles et des tutelles professionnelles (SCTP).