Grève de la faimGuillermo Fernandez: «Je me sens mieux en fin d’après-midi»
Le père de famille fribourgeois, qui fait la grève de la faim sur la place Fédérale, a entamé sa cinquième semaine. Il a perdu une quinzaine de kilos. Et garde le moral grâce au soutien des scientifiques du climat.
- par
- Eric Felley
Guillermo Fernandez a commencé sa 5e semaine de grève de la faim. Commencée le 1er novembre dernier, cette action nommée «Papa en grève de la faim» ne prendra fin que si l’Assemblée fédérale accepte de se réunir pour une session d’information sur le climat, à la suite du rapport alarmant du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) paru cet été.
Après avoir brièvement rencontré Simonetta Sommaruga, il y a deux semaines, le gréviste de la faim se dit plus déterminé que jamais à aller jusqu’au bout de son action, c’est-à-dire à se laisser mourir. Pour l’instant, il a perdu près de 15 kilos mais n’a rien perdu de son allant et de son enthousiasme, notamment au contact de certains parlementaires venus à la session d’hiver. «Le matin, c’est un peu plus difficile à me mettre en route, admet-il, mais l’après-midi, je vais mieux. Beaucoup de gens viennent vers moi et me transmettent leur énergie».
Un important soutien scientifique
Dans son action, il a pu compter ces derniers jours sur un soutien inattendu, celui des scientifiques qui ont contribué au 6e rapport d’évaluation du GIEC. Ceux-ci ont écrit une lettre ouverte à l’Assemblée fédérale: «Nous, les scientifiques soussignés, basés en Suisse et contribuant au 6e rapport d’évaluation du GIEC ou aux rapports de l’IPBES (Plateforme intergouvernementale scientifique et politique pour la biodiversité et les services écosystémiques), exprimons notre inquiétude pour la santé de Guillermo Fernandez, papa en grève de la faim, et soutenons ses demandes pour que les scientifiques du climat et de la biodiversité aient la possibilité d’informer directement le Parlement et le gouvernement suisses des conclusions de nos rapports, et de leurs implications pour la Suisse».
Cette lettre est cosignée par 26 scientifiques qui ajoutent: «Dans tous les cas, nous sommes tous d’accord pour dire qu’informer directement l’Assemblée fédérale et le gouvernement suisse des preuves scientifiques de l’ampleur et de la gravité sans précédent des crises climatiques et de la biodiversité auxquelles nous sommes confrontés est une demande raisonnable qui doit être honorée». Pour l’instant, l’Assemblée fédérale n’a pas réagi.