NeuchâtelTirer les chats errants ne sera pas interdit
Les députés neuchâtelois n’ont pas voulu épargner des prédateurs jugés néfastes pour la biodiversité.
- par
- Vincent Donzé
Dans son canton, la pasionaria des chats Tomi Tomek a échoué dans son combat pour interdire la chasse aux chats errants. Cofondatrice à Noiraigue (NE) du refuge «SOS Chats», elle avait trouvé une oreille attentive auprès du député Niels Rosselet-Christ, lequel n’a pas associé à son intervention son parti UDC.
Après l’échec d’une tentative au niveau fédéral portée par l’ancien conseiller national Luc Barthassat (PDC/GE), Tomi Tomek pensait réussir avec une approche canton par canton. Las! Ce mercredi, le Grand Conseil neuchâtelois a balayé sa proposition par 63 voix contre 12. «Quelle honte! Je suis choquée comme d’autres amis des animaux», s’est-elle exclamée.
Tomi Tomek se sent incomprise, elle qui mène des campagnes de castration et de stérilisation: «On dépense beaucoup d’argent et les politiciens ferment les yeux», estime-t-elle. Selon cette militante, «c’est la faute des gens s’il existe des chats errants», souvent des chats de ferme retournés à l’état sauvage.
Si les députés neuchâtelois ont dit non à une interdiction, c’est pour laisser les chasseurs agir avec les gardes-faunes contre des prédateurs jugés «extrêmement problématiques» pour la biodiversité par un député. Mais pour Tomi Tomek, les pesticides tuent des oiseaux sans aucune commune mesure avec les chats errants, lesquels préfèrent les campagnols.
Treize en trois ans
Alors que 1,6 million de chats domestiques sont recensés dans notre pays, les chats harets sont parus anecdotiques pendant le débat au Grand Conseil. Ces trois dernières années, les gardes-faunes en ont tiré huit et les chasseurs cinq, selon les chiffres articulés.
Pas découragée, Tomi Tomek défendra sa cause dans les cantons de Vaud et de Berne, où elle dispose de relais. Pour l’heure, le Valais apparaît comme le seul canton romand qui interdit la chasse aux chats errants. En attendant, «qu’on nous téléphone au lieu de les tirer! Nous irons les chercher pour les soigner et les déplacer», répète Tomi Tomek, qui n’exclut pas de lancer une initiative cantonale à Neuchâtel.