Etats-Unis: Kevin Spacey jugé non coupable d’attouchements sexuels à New York

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États-UnisKevin Spacey jugé non coupable d’attouchements sexuels à New York

Un tribunal civil a débouté jeudi l’acteur Anthony Rapp, qui accusait Kevin Spacey de lui avoir fait subir des attouchements à caractère sexuel en 1986.

Kevin Spacey, à la sortie du tribunal, à New York, le 6 octobre 2022.

Kevin Spacey, à la sortie du tribunal, à New York, le 6 octobre 2022.

AFP

Le jury populaire d’un tribunal civil à New York a débouté jeudi l’acteur Anthony Rapp, qui accusait la star déchue d’Hollywood Kevin Spacey de lui avoir fait subir des attouchements à caractère sexuel, lorsqu’il était adolescent lors d’une soirée à Manhattan il y a 36 ans.

Le jury a rendu sa décision après un court délibéré, repoussant les demandes d’Anthony Rapp, 50 ans, qui réclamait 40 millions de dollars de dommages et intérêts. Peu après la lecture du délibéré, Kevin Spacey a quitté le tribunal, s’engouffrant à l’arrière d’un véhicule noir sans faire de déclarations aux journalistes. Anthony Rapp est semble-t-il sorti par l’arrière du palais de justice de Manhattan et ses avocats n’ont pas dit un mot.

«Kevin Spacey est satisfait de vivre dans un pays où les citoyens ont le droit d’être jugés par des jurés impartiaux qui prennent leur décision sur des preuves et non sur des rumeurs ou sur les réseaux sociaux», s’est réjouie son avocate Jennifer Keller. Elle s’est félicitée dans un courriel à l’AFP d’un «verdict rapide et net» et que «justice ait été rendue».

#MeToo

L’affaire, révélée fin octobre 2017, au tout début du phénomène #MeToo de libération de la parole sur les violences sexuelles, avait été suivie par d’autres accusations d’agressions sexuelles contre l’acteur, causant sa mise à l’écart dans le monde du spectacle.

Celui qui incarnait un politicien prêt à tout pour acquérir le pouvoir à Washington, dans la série au succès planétaire de Netflix «House of Cards», n’en a pas fini avec les ennuis judiciaires. Le comédien de 63 ans est encore poursuivi pour des agressions sexuelles contre trois hommes entre mars 2005 et avril 2013, lorsqu’il était directeur d’un théâtre londonien, et pour lesquelles il a plaidé non coupable en juillet dernier.

À New York, le jury populaire de 11 personnes -- la 12e était malade ce jeudi -- a répondu par la négative à la question de savoir si Anthony Rapp, qui avait déposé plainte en 2020, avait démontré que «Kevin Spacey avait touché ses parties intimes», en mai 1986, à l’occasion d’une fête qu’il donnait dans son appartement de New York.

Anthony Rapp, qui joue dans la série «Star Trek: Discovery» avait alors 14 ans, tandis que Kevin Spacey en avait 26. À l’époque, l’un et l’autre jouaient sur les planches de Broadway à New York, dans deux spectacles distincts. Les deux acteurs étaient présents tout au long du procès, depuis son début le 6 octobre, et ont maintenu leur version des faits.

«Ce n’est pas vrai!»

Anthony Rapp a assuré que lors de la soirée chez Kevin Spacey, l’acteur lui avait fait subir un traumatisme en le prenant dans ses bras et en le portant «comme un marié porte sa mariée», avant de le poser sur son lit et de se coucher brièvement contre lui, tout habillé. D’après une ordonnance de juin qui consignait les faits, «sa main» avait alors «frotté quelques secondes le vêtement couvrant (les) fesses» d’Anthony Rapp.

L’acteur révélé au grand public pour ses rôles dans «Seven» (1995) et «Usual Suspects» (1996, Oscar du meilleur second rôle), puis consacré en 2000 par un Oscar du meilleur acteur («American Beauty») a vigoureusement contesté les accusations. «Ce n’est pas vrai!» a-t-il assuré mardi, lors de son contre-interrogatoire mené par l’avocat d’Anthony Rapp.

Il a raconté qu’il avait bien rencontré Anthony Rapp en mai 1986, mais avec un autre comédien, John Barrowman, 19 ans à l’époque, et qu’il avait flirté avec le second mais pas avec le premier. Pourquoi alors s’est-il excusé en octobre 2017 -- tout en disant qu’il ne se souvenait pas des faits -- quand l’affaire avait été révélée? Kevin Spacey a expliqué qu’il avait fait sur recommandation de ses agents.

À l’époque, il s’était servi de l’occasion pour révéler son homosexualité, ce qui lui avait valu encore plus de critiques, certains l’accusant de chercher à détourner l’attention. Devant le tribunal, Kevin Spacey a expliqué que son homosexualité avait toujours été un sujet difficile pour lui, notamment à cause du rejet de son père, qu’il a qualifié de «suprémaciste blanc» et de «néonazi».

(AFP)

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