FootballCommentaire: Sion n’a pas besoin d’un nouveau Balotelli
Au moment où les voyants sont au vert, le club valaisan ne devra pas se fourvoyer durant son mercato d’hiver.
- par
- Nicolas Jacquier
Pour le FC Sion, l’opération remontée se joue sur au moins deux tableaux: sur le terrain, bien sûr, mais également dans les coulisses, où se trame en parallèle le destin du club valaisan.
Pour ce qui se passe aux yeux de tous, les voyants sont (plutôt) au vert jusqu’à présent. Avant la trêve internationale, l’équipe n’a certes pas enquillé contre Vaduz une sixième victoire consécutive en championnat mais le caractère que ses joueurs ont affiché lui a au moins permis de sauver un point dans les arrêts de jeu (3-3). Ce qui équivaut somme toute à un succès, sachant que Sion a dû évoluer en infériorité numérique durant toute la seconde période.
Nouveau cadre de travail
Si les raisons de sa métamorphose sont multiples, un homme en est le symbole. Il épouse les traits d’un revenant en la personne de Didier Tholot qui, en instaurant des règles de discipline strictes, a su instaurer un cadre de travail défini dans lequel chacun a tout loisir de s’épanouir. On se retrouve dès lors très loin du capharnaüm qui régnait la saison dernière à la Porte d’Octodure.
Alors qu’il reste quatre matches jusqu’à la pause hivernale, sifflée le 15 décembre, Sion a su correctement négocier le délicat virage qui l’attendait, ce qui était loin d’être gagné d’avance si l’on se souvient de son printemps calamiteux. Le spectacle n’est peut-être pas toujours au rendez-vous, l’ensemble demeure toujours perfectible mais les points sont déjà là.
Éviter les erreurs de casting
Pour le leader, le plus dur à gérer maintenant ne se situe pas sur le terrain mais dans le prochain mercato hivernal, souvent propice à multiplier les erreurs de casting en Valais. Il s’agira donc de ne pas renouveler les erreurs du passé, ce qui suppose de ne pas céder à l’emballement. Surtout, Sion ne devra pas craquer pour des stars vieillissantes dont aucune - exemples à l’appui - n’a vraiment apporté au club de Tourbillon ce que celui-ci en espérait.
Miser à nouveau sur un vieux grognard, ce serait assurément courir le risque de bousculer le fragile équilibre que Tholot a su instaurer dans son contingent. Aussi le plus grand danger menaçant aujourd’hui le club valaisan serait-il de laisser entrer un ver dans le fruit. Pour autant, cela ne signifie pas que Sion doit s’interdire de recruter cet hiver (au hasard, un attaquant ne présentant pas le même profil que Sorgic…) mais il doit le faire intelligemment, donc avec doigté. Tant il n’a pas besoin d’un nouveau Balotelli pour atteindre ses ambitions et retrouver la Super League au printemps 2024.
Au moment où une nouvelle philosophie, moins clinquante, est en train de voir le jour, Christian et Barthélémy Constantin résisteront-ils au désir de frapper fort en s’offrant un «nom» durant les Fêtes? Le virage que Sion a amorcé dès cet été, avec plus de sagesse dans ses transferts et moins d’arrivées tape-à-l’œil, serait plutôt de nature à rassurer ses fans.
Dans les discussions qui ne vont pas manquer de s’intensifier ces prochaines semaines, Didier Tholot aura sûrement l’occasion d’imposer sa voix. Alors que les rumeurs commencent à enfler sur de potentielles arrivées, le coach à succès du FC Sion constitue le premier rempart contre les tentations dangereuses de craquer sans discernement durant le mercato hivernal.
Les enseignements du passé devraient plutôt inciter ses dirigeants à y regarder à deux fois afin de ne pas se tromper dans leur choix. On sait déjà ce qu’il pourrait en coûter.