Congrès américain: Nancy Pelosi renonce à être cheffe des démocrates

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Congrès américainNancy Pelosi renonce à être cheffe des démocrates

La démocrate de 82 ans Nancy Pelosi a annoncé jeudi qu’elle allait passer la main à la tête de la Chambre des représentants, après que les républicains y ont remporté la majorité.

Nancy Pelosi est âgée de 82 ans.

Nancy Pelosi est âgée de 82 ans.

AFP

Nancy Pelosi, l’influente présidente démocrate de la Chambre des représentants du Congrès américain, a annoncé jeudi son intention de ne plus assumer ce poste dans la future assemblée issue des récentes élections. «Je ne vais pas me représenter à la direction démocrate du prochain Congrès», après que les républicains y ont remporté la majorité à la chambre basse, a déclaré Nancy Pelosi, 82 ans, qui a joué un rôle prédominant depuis deux décennies dans la politique américaine.

Le président Joe Biden lui a immédiatement rendu hommage, saluant en elle une «fervente défenseure de la démocratie». Sous les applaudissements, elle a évoqué les souvenirs de ses 35 ans passés à la Chambre, qu’elle a vu évoluer pour être «plus représentative de notre belle nation».

Nancy Pelosi, première femme à occuper le perchoir de la chambre basse, a aussi parlé des moments plus sombres, comme l’assaut contre le Capitole le 6 janvier 2021. «En effet, la démocratie américaine est majestueuse, mais elle est fragile», a-t-elle prévenu. Nancy Pelosi a maintenu jusqu’au bout le suspense sur son retrait, emportant chez elle deux versions différentes de son discours. Elle continuera à siéger à la chambre, comme simple élue de Californie.

Attaque envers son mari

Troisième personnage de l’État américain, elle est connue pour son rôle de première opposante à Donald Trump, qu’elle a farouchement combattu lorsqu’il occupait la Maison-Blanche. Tacticienne douée d’un flair politique hors pair, elle a souvent fait la pluie et le beau temps sur la colline du Capitole où elle a été élue «speaker» dès 2007. Ces derniers mois, c’est son engagement en faveur de Taïwan qui a beaucoup fait parler: sa visite sur l’île revendiquée par les autorités chinoises, cet été, avait provoqué la colère de Pékin.

Fin octobre, son mari Paul a été attaqué en pleine nuit à leur domicile en Californie par un homme armé d’un marteau. Il cherchait en fait Nancy Pelosi, qu’il accusait de mentir et à qui il comptait «briser les rotules». Le drame a marqué la démocrate, qui s’était dite «traumatisée». Au début de son discours, elle a d’ailleurs eu un mot pour son mari, «partenaire bien-aimé» et «soutien».

Juste avant les élections du 8 novembre, elle avait confié que l’attaque influencerait sa décision de prendre sa retraite ou pas, si les démocrates perdaient leur majorité à la Chambre des représentants. C’est ce qui s’est passé mercredi soir, au terme d’une semaine d’un dépouillement à suspense comme le complexe système électoral américain sait le créer. Au final, les républicains se sont emparés d’une majorité d’au moins 218 sièges qui, bien que très courte, leur donnera un pouvoir de blocage sur la politique de Joe Biden jusqu’en 2024.

Divisé

Le Congrès se retrouve donc divisé, les démocrates étant parvenus à conserver le contrôle du Sénat. Même avec une mince majorité à la Chambre, les républicains disposeront d’un pouvoir conséquent en matière d’inspection, qu’ils ont promis d’utiliser pour une kyrielle d’investigations sur la gestion par Joe Biden de la pandémie ou du retrait d’Afghanistan. Ils n’ont d’ailleurs pas perdu une seconde pour le mettre en œuvre.

Jeudi matin, les conservateurs de la chambre basse ont annoncé leur intention d’enquêter sur les risques à «la sécurité nationale» posés par les transactions commerciales de la famille de Joe Biden à l’étranger. Ce n’est pas une surprise: ils s’étaient engagés à enquêter sur son fils Hunter, accusé d’avoir utilisé son nom pour faire des affaires en Ukraine et en Chine.

(AFP)

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