Hockey sur glaceCommentaire: Pas de Josi, pas de party
Les joueurs de NHL, comme Roman Josi par exemple, ne viendront pas aux Jeux olympiques de Pékin. Un coup dur pour la Suisse et le sélectionneur Patrick Fischer.
- par
- Cyrill Pasche
C’est officiel. Les stars de NHL ne participeront pas aux Jeux olympiques de Pékin au mois de février prochain. Vu de Suisse, cela signifie surtout pas de Roman Josi au sommet de son art en défense. Et qui dit pas de Josi, dit aussi pas de party, pour reprendre l’expression anglophone: «No Josi No Party».
Le Bernois de 31 ans, élu meilleur défenseur de NHL en 2020 (Trophée Norris) et bien parti pour figurer de nouveau dans les nominés au terme du présent exercice, a été l’élément fondamental des épopées argentées aux Mondiaux de 2013 et 2018. Sans lui, la Suisse peut laisser une grande partie de ses espoirs de médaille au vestiaire.
Pas de NHL aux JO, cela signifie aussi pas de Nico Hischier, ni de Timo Meier, Kevin Fiala, Nino Niederreiter ou Grégory Hofmann, pour ne citer que quelques-uns des 13 Suisses recensés outre-Atlantique sur lesquels Fischer avait placé tous ses espoirs pour atteindre son ambitieux objectif: une médaille olympique.
Comme en 2018 à PyeongChang, en Corée du Sud, la Suisse sera représentée par des joueurs évoluant en National League. Pas un drame en soi si l’on sait qu’en face le Canada, les États-Unis et la Suède avant tout n’aligneront pas leurs meilleurs joueurs. Le groupe helvétique sera assurément de qualité.
Reste que l’histoire récente de la sélection démontre qu’elle reste très dépendante des performances de Roman Josi, le capitaine des Nashville Predators. Mais il est sans doute encore un peu trop tôt pour être à ce point pessimiste. Seule certitude: la Suisse reste capable du meilleur comme du pire.
Fischer, maudit et verni
Patrick Fischer est-il en même temps le coach le plus malchanceux et le plus verni de l’histoire de l’équipe de Suisse? Probablement que oui.
Le plus malchanceux parce qu’il est passé à quelques millimètres d’un improbable sacre mondial en 2018 lorsque Kevin Fiala aurait pu (dû) l’envoyer dans les livres d’histoire en prolongation de la finale du championnat du monde au Danemark.
Le plus malchanceux encore parce qu’il s’agira désormais de son deuxième tournoi olympique consécutif sans ses meilleurs éléments sous la main.
Sélectionneur maudit parce que la pandémie de Covid-19 qui s’est déclarée en Europe au début de l’année 2020 lui a coûté des Mondiaux à domicile (Zurich et Lausanne). Qui sait s’il n’aurait pas enfin réussi à triompher sur la scène mondiale avec le soutien du public helvétique et l’apport de quelques renforts de NHL, dont Roman Josi?
Le plus verni tout de même parce que tout lui a été pardonné jusqu’ici: comme le cuisant échec de 2018 en Corée du Sud (sortie en huitièmes de finale), l’élimination en quarts contre l’Allemagne lors des derniers Mondiaux en Lettonie au printemps dernier (sans Josi, mais avec Hischier et Meier) et le fait que depuis qu’il a été nommé sélectionneur de l’équipe de Suisse en décembre 2015, la «Nati» n’a passé le stade des quarts qu’à une seule reprise sur les six grands tournois (cinq championnats du monde et un tournoi olympique) qu’elle a disputés jusqu’ici.
La NHL n’ira pas aux JO en Chine. Rageant, décevant, frustrant. Nous ne saurons jamais ce dont Fischer et une équipe de Suisse de format NHL auraient été capables de réaliser dans un tournoi «Best on Best».