Session du Parlement: La dépression post-partum ne sera pas mieux prise en charge

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Session du ParlementLa dépression post-partum ne sera pas mieux prise en charge

Le Conseil des États a balayé une motion de Céline Vara (Verts/NE) qui aurait voulu que l’assurance maladie paie intégralement un traitement jusqu’à une année après l’accouchement au lieu de 8 semaines actuellement.

Christine Talos
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Christine Talos
La dépression post-partum touche près d’une mère sur 5 après la naissance du bébé.

La dépression post-partum touche près d’une mère sur 5 après la naissance du bébé.

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Les jeunes mères qui subissent une dépression post-partum ne verront pas leurs frais médicaux pris en charge intégralement par l’assurance maladie de base au-delà de la 8e semaine suivant l’accouchement. Le Conseil des États a refusé par 27 voix contre 13 une motion de Céline Vara (Verts/NE).

Actuellement, la franchise et la participation aux coûts liés au suivi psychologique d’une dépression post-partum ne sont prises en charge que dans les huit semaines après l’arrivée du bébé. Un délai bien trop court pour la Neuchâteloise qui aurait voulu le pousser à une année. «Une dépression post-partum survient souvent au 4e ou 5e mois après l’accouchement», a-t-elle argumenté. En outre, elle survient souvent à un moment difficile, puisque l’arrivée du bébé modifie drastiquement le mode de vie des parents. «Tout change radicalement et il faut être très solide pour faire face dans un contexte hormonal totalement bouleversé», a-t-elle argumenté.

La dépression post-partum c’est quoi?

Cette dépression touche près d’une mère sur 5 après la naissance du bébé. Elle peut se manifester à tout moment pendant l’année suivant l’accouchement. Selon les études, son taux est le plus élevé entre le 3e et le 6e mois après la naissance et diminue ensuite. Sa gravité varie en fonction de la nature et de l’intensité des symptômes, qui sont parfois lourds: tristesse, pleurs fréquents, épuisement permanent, sentiment de dévalorisation ou culpabilité excessive, irritabilité, incapacité à s’occuper correctement de son enfant, voire des pensées suicidaires. Contrairement au baby blues (syndrome du 3e jour), la dépression post-partum peut durer longtemps, surtout si elle n’est pas traitée.

Mais le Conseil fédéral ne voyait pas de raison de prolonger le délai. «Cette limitation se justifie par le fait que le temps de récupération physiologique après l’accouchement dure généralement six à huit semaines». Une réponse «d’une hypocrisie folle», selon Céline Vara. «On sait depuis longtemps que le corps mais aussi l’état psychique de la mère mettent du temps à se réparer», a-t-elle lancé.

Lien de causalité à démontrer

En outre, selon le Conseil fédéral, il est souvent impossible, et toujours plus difficile au fur et à mesure que le temps passe, de prouver que les problèmes de santé sont directement liés à une grossesse ou à un accouchement. «Des facteurs autres que la maternité peuvent avoir une influence considérable sur une dépression», a-t-il précisé. «Ce n’est pas au Conseil fédéral de poser un diagnostic. Le médecin sait très bien faire la différence entre une dépression post-partum et une autre», a critiqué la Neuchâteloise.

Mais pour le Conseil fédéral, favoriser les femmes victimes de post-partum créerait une inégalité de traitement entre celles qui sont atteintes de dépressions liées à d’autres causes et celles confrontées à d’autres complications après l’accouchement. Il a donc été entendu.

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