RussieLe parquet réclame 13 ans de prison pour l’opposant Navalny
Mardi, la justice russe a demandé une lourde peine contre Alexeï Navalny, déjà incarcéré depuis près d’un an.
Le parquet russe a requis mardi, 13 ans de prison contre l’opposant Alexeï Navalny, jugé dans une affaire «d’escroquerie» et «d’offense au tribunal» et qui purge déjà une peine de deux ans et demi de prison. «Je demande que soit infligée une peine de privation de liberté de 13 ans», a déclaré la procureure Nadejda Tikhonova, citée par les agences de presse russes.
Elle a également requis une sanction «de deux ans de limitation de liberté» et une amende de 1,2 million de roubles (quelque 9800 francs) contre Alexeï Navalny, considéré comme le principal opposant au président Vladimir Poutine.
Accusé d’avoir détourné des millions
Depuis le 16 février, Alexeï Navalny, 45 ans, est jugé dans l’enceinte même de sa colonie pénitentiaire à 100 km à l’est de Moscou. Les enquêteurs l’accusent d’avoir détourné des millions de roubles de dons versés à ses organisations anticorruption et «d’outrage au tribunal» lors d’une de ses précédentes audiences.
En 2020, l’opposant a passé plusieurs mois en convalescence en Allemagne après avoir survécu de justesse à un empoisonnement par un agent innervant, dont il tient le président Vladimir Poutine pour responsable. Il a été arrêté en janvier 2021 à son retour dans son pays et condamné à deux ans et demi dans une vieille affaire de «fraude» datant de 2014. Une condamnation qui a provoqué un tollé en Occident et des sanctions contre Moscou.
Appel à manifester pour la paix
En juin 2021, les principales organisations de l’opposant ont, quant à elles, été qualifiées d’«extrémistes» par la justice, décision qui a entraîné leur fermeture et des poursuites contre nombre de leurs militants. Beaucoup d’entre eux sont désormais en exil.
Récemment, Alexeï Navalny s’est prononcé contre l’offensive de l’armée russe en Ukraine et a appelé ses soutiens à manifester pour la paix malgré les risques d’arrestation et de graves poursuites judiciaires.