Guerre en UkraineJoe Biden s’attaque au «dictateur» Vladimir Poutine
Alors que la Russie intensifie son offensive en Ukraine, le président Joe Biden s’en est pris à Vladimir Poutine lors de son discours sur l’état de l’Union mardi.

Joe Biden lors de son discours sur l’état de l’Union au Capitole, devant le Congrès américain à Washington, mardi 1er mars.
AFPJoe Biden s’en est pris mardi avec force à Vladimir Poutine, un «dictateur» qui est «plus isolé que jamais», pendant que Moscou intensifiait son offensive en Ukraine, frappant Kiev et la grande ville de Kharkiv.
Le président russe «pensait que l’Occident et l’Otan ne répondraient pas» à l’invasion de l’Ukraine lancée le 24 février, a-t-il lancé lors de son premier discours sur l’état de l’Union à Washington. Mais «Poutine avait tort», «nous sommes prêts, nous sommes unis», a-t-il martelé, appelant le Congrès américain à offrir une ovation debout en soutien «au peuple ukrainien» qui «n’a peur de rien».
«Poutine est maintenant plus isolé que jamais du reste du monde», car dans la bataille contre «l’autocratie», «les démocraties sont au rendez-vous», a-t-il ajouté, énumérant les sanctions sans précédent qui se sont abattues sur la Russie.
Espace aérien américain fermé
Or «si les dictateurs ne paient pas le prix de leur agression, ils causent encore plus de chaos», a prévenu le 46e président de l’histoire américaine à l’adresse du maître du Kremlin. Le locataire de la Maison-Blanche a aussi menacé les oligarques russes de saisir leurs «yachts, appartements de luxe et jets».
«Quand l’histoire de cette période sera écrite, la guerre de Poutine sur l’Ukraine aura laissé la Russie plus faible et le reste du monde plus fort», a prédit le dirigeant démocrate. De fait, la pression internationale ne cesse d’augmenter sur Moscou. Joe Biden a annoncé l’interdiction de l’espace aérien des États-Unis «à tous les vols russes», comme l’avait fait l’Union européenne.
Et les 27 États de l’Union européenne ont donné leur feu vert à l’exclusion de «certaines banques russes» du système de messagerie Swift, rouage clé de la finance internationale, et à l’interdiction de la diffusion des médias d’État russes RT et Sputnik.
Conséquence des sanctions d’une ampleur historique, que les pays du G7 ont menacé mardi de durcir encore, la principale filiale en Europe de la plus grande banque russe, Sberbank, se dirige vers un dépôt de bilan. Saisie par le gouvernement ukrainien qui accuse Moscou de planifier un génocide, la Cour internationale de justice (CIJ), plus haute instance judiciaire des Nations Unies, a de son côté annoncé des audiences les 7 et 8 mars.
Kharkiv bombardée
Au septième jour de l’invasion russe, l’armée ukrainienne a fait état du débarquement dans la nuit de mardi à mercredi de troupes aéroportées russes à Kharkiv, la deuxième ville du pays. Des combats étaient signalés dans cette ville de 1,4 million d’habitants proche de la frontière avec la Russie, déjà ciblée mardi par des bombardements qui ont, selon le gouverneur, partiellement détruit le siège de l’administration régionale, faisant au moins dix morts.
Huit autres personnes ont péri quand un immeuble d’habitation a été touché. À Kiev, cinq personnes sont mortes lorsque la tour de télévision a été prise pour cible en fin d’après-midi. Mais la plupart des chaînes ukrainiennes ont repris rapidement leur diffusion. L’armée russe a appelé les civils vivant près d’infrastructures des services de sécurité à évacuer, disant vouloir s’en prendre à elles pour faire cesser «les attaques informatiques contre la Russie».