Hockey sur glace – Noah Delémont, «l’apprenti sorcier» du HC Bienne

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Hockey sur glaceNoah Delémont, «l’apprenti sorcier» du HC Bienne

Le défenseur de 19 ans apprend le métier et à canaliser son énergie aux côtés de routiniers comme Beat Forster. Les premiers résultats sont très prometteurs. Le HCB reçoit Berne vendredi.

Cyrill Pasche
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Cyrill Pasche
Noah Delémont pourchassé par le routinier de GE Servette, Joël Vermin: le jeune défenseur du HC Bienne n’a pas peur de prendre des risques sur la glace.

Noah Delémont pourchassé par le routinier de GE Servette, Joël Vermin: le jeune défenseur du HC Bienne n’a pas peur de prendre des risques sur la glace.

Bastien Gallay/freshfocus

S’il y a un joueur qui aime parler de hockey et qui a des étincelles dans les yeux lorsqu’on le branche sur le sujet, c’est bien lui: Noah Delémont, 19 ans (sa maman est Indienne), un jeune à l’enthousiasme débordant sur et hors de la glace qui fait la fierté de la commune d’Orvin, à quelques kilomètres de Bienne.

«Janis Moser m’a aussi donné de précieux conseils, notamment pour simplifier mon jeu et gagner en efficacité»

Noah Delémont est à l’écoute des joueurs plus expérimentés

C’est d’ailleurs en discutant (beaucoup) avec ses coéquipiers plus âgés et expérimentés qu’il a réussi à franchir un palier important cette saison, celle de ses débuts en National League (le 27 septembre à Lugano). Sa chance? Les vétérans ont pris «l’apprenti sorcier» sous leur aile.

«Le simple fait de parler avec des routiniers comme Forster, Grossmann, Fey, cela m’a donné quelques clés qui m’ont fait progresser. J’avais aussi beaucoup échangé avec Janis Moser avant qu’il parte en Amérique du Nord (dans l’organisation des Arizona Coyotes) et lui aussi m’a donné de précieux conseils, notamment pour simplifier mon jeu et gagner en efficacité. Grâce à eux, j’ai appris à lâcher mon puck beaucoup plus vite. Aussi, j’ai appris à ne plus forcer le jeu, mais à attendre que les bonnes opportunités viennent à moi.»

Noah Delémont apprend le métier chez les pros.

Noah Delémont apprend le métier chez les pros.

Claudio De Capitani/freshfocus

Le voici définitivement intégré dans l’équipe pro. Pas forcément un pari gagné d’avance pour cet international M20 avec un effectif aussi bien fourni en défense (Rathgeb, Grossmann, Forster, Fey) et qui compte aussi deux arrières étrangers (Lööv et Yakovenko). «Je n’ai pas eu ma place dans l’équipe en début de saison, alors que je venais pourtant de disputer une très bonne phase de préparation. Cela a été un coup dur pour moi sur le moment, mais j’ai continué de penser que j’aurais tôt ou tard une nouvelle opportunité.» Celle-ci s’est finalement présentée le 27 septembre à Lugano.

Dosage et coaching intelligent

«Quand les coaches sentent que je suis fatigué, à bout de forces, et que je commence à perdre ma lucidité, ils me laissent sur le banc un moment, note Noah Delémont. Cela m’évite de faire l’erreur qui pourrait casser la dynamique de l’équipe. Sur le moment c’est un peu frustrant parce que, bien sûr, tu as envie de jouer tout le temps. Mais avec du recul, tu te dis que c’était certainement la meilleure chose à faire. C’est une façon de me protéger et je trouve cela intelligent de leur part.»

Avec une moyenne de 10 minutes et 54 secondes de jeu par match (11 apparitions), Delémont ne figure qu’au 8e rang sur les neuf défenseurs à disposition. Il a toutefois hérité de plus de 15 minutes de glace lors des trois derniers matches du HCB et il est aussi le troisième défenseur le plus utilisé en power-play depuis le début de saison, derrière Yannick Rathgeb et Alexander Yakovenko.

Un joueur d’instinct

«Des fois je m’enflamme un peu trop. Je reviens sur le banc et Törmänen ou Oliver me disent: «C’est bon là, Noah, tranquille hein!»

Noah Delémont, profil offensif

La particularité de Noah Delémont est qu’il possède un profil ultra-offensif, dans la lignée d’un pur-sang comme Yannick Rathgeb, la puissance du tir en moins (pour le moment, en tout cas), mais la même confiance en soi lorsqu’il est question de porter le puck et de prendre des risques.

«C’est mon jeu, depuis toujours. Des fois je m’enflamme un peu trop et j’ai des montées d’adrénaline. Je reviens sur le banc et Antti Törmänen ou David Oliver (l’assistant américain) me disent: «C’est bon là, Noah, tranquille hein!» Reste que son potentiel offensif est vaste et mérite certainement d’être exploité à son maximum.

Joueur offensif de nature, Delémont a aussi appris à défendre. Les bons conseils des routiniers du HCB y sont pour beaucoup.

Joueur offensif de nature, Delémont a aussi appris à défendre. Les bons conseils des routiniers du HCB y sont pour beaucoup.

Urs Lindt/freshfocus

«Quand Antti (Törmänen) m’a envoyé sur la glace en power-play les premières fois, je me disais: «Ah ouais, t’es sûr, c’est bien à moi d’y aller?»

Noah Delémont, international suisse des moins de 20 ans.

Antti Törmänen l’a bien compris: le coach finlandais n’hésite pas à miser sur Noah Delémont pour diriger la manoeuvre en power-play à la ligne bleue, que ce soit à cinq contre quatre ou cinq contre trois, comme ce fut le cas contre le HC Lugano il y a une semaine par exemple. «Quand Antti m’a envoyé sur la glace en power-play les premières fois, je me disais: «Ah ouais, t’es sûr, c’est bien à moi d’y aller?» (Il se marre) En tout cas, c’est une belle marque de confiance.» Son aisance technique, sa mobilité à la ligne bleue, sa vision du jeu et sa créativité font de lui une option particulièrement intéressante pour le jeu de puissance.

Il attend son premier but

Alors qu’il vient de donner ses premiers coups de patins chez les pros en National League et commence à y faire sa place, Delémont attend désormais de marquer un premier but sous le maillot du HC Bienne. «Si j’arrive à me mettre dans la tête que je dois plus souvent tirer au but lorsque j’en ai l’occasion, cela va peut-être arriver un de ces jours», rigole-t-il.

Yannick Rathgeb s’étant déjà proposé de lui donner quelques leçons de tirs, on peut partir du principe que Delémont est certainement à bonne école.

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