Hockey sur glaceCommentaire: Andrei Bykov a pris une décision courageuse
Icône de Fribourg-Gottéron, Andrei Bykov a annoncé qu’il mettra finalement un terme à sa carrière au terme de la saison, sous le maillot des Dragons, son club de toujours. Le hockey suisse va perdre un des derniers clubistes.
- par
- Cyrill Pasche
Une part de moi-même aurait aimé voir Andrei Bykov (36 ans) poursuivre sa carrière sous un autre maillot. Par curiosité, certainement, mais aussi parce que je pense sincèrement que l’attaquant de Fribourg-Gottéron aurait encore eu quelques bonnes saisons à donner à l’un ou l’autre club en Suisse, peu importe dans quelle catégorie de jeu.
Andrei Bykov à Lausanne, à Bienne, à Ambri, à Langnau, à Ajoie ou même à La Chaux-de-Fonds ou Olten, cela aurait donné quoi? Un dernier défi, ailleurs, sans toute la pression qui va avec le fait d’être un Bykov, à Fribourg. Cela aurait pu donner quelque chose de vraiment bien.
Sauf que s’imaginer Andrei Bykov porter un autre maillot que celui de Gottéron ne fait aucun sens. Andrei Bykov est un Dragon pour la vie, il est aussi l’un des derniers clubistes du hockey suisse. Sans Fribourg, qui lui a refusé une dernière année de contrat, Bykov a préféré en rester là.
Le numéro 89 a raison de vouloir arrêter sa carrière sous le maillot de son club de toujours. Même si le plus dur, au moment de prendre une telle décision, a dû être de se dire qu’il avait encore eu une ou deux bonnes saisons devant lui, que ce soit à Fribourg ou ailleurs. Raccrocher ses patins dans ces conditions-là doit être un choix déchirant.
Bien sûr, la carrière d’Andrei Bykov a été faite de hauts et de bas, pour toutes sortes de raisons. Mais n’oublions pas qu’il a été, dans ses meilleures années, un immense attaquant. L’un des plus spectaculaires que le hockey suisse – et romand en particulier – ait connu ces deux dernières décennies. Un joueur dynamique, renversant, spectaculaire, terriblement doué. Un hockeyeur fascinant, avec ses parts d’ombre hors de la glace et ses fulgurances sur la patinoire. Une personnalité peu évidente à cerner, mais un homme toujours attachant.
Evidemment, Gottéron aurait dû gérer sa fin de carrière différemment. Le club fribourgeois aurait pu offrir à son ancien junior, qui est aussi devenu une icône du club et une figure du hockey sur glace dans le canton, une dernière année de contrat. Ne serait-ce que pour les services rendus et pour tout ce qu’il représente, avec son père Slava évidemment, dans l’histoire de Gottéron.
Une dernière danse et une sortie commune avec Julien Sprunger, son compère de toujours, c’était aussi simple que cela. On n’écrira pas que le club a manqué de classe ou de coeur, mais simplement que le HCFG a manqué un but gagnant, en prolongation, devant une cage vide. C’est bien dommage, et c’est même un peu triste.