GroenlandUne Suissesse découvre la terre la plus au nord du monde
Comme Christophe Colomb, des chercheurs pensaient se trouver sur l’île la plus au nord répertoriée. Ils étaient en fait sur un nouvel îlot encore plus septentrional. Parmi eux, une mécène suisse.
Au cours d’une expédition en juillet, un groupe de scientifiques a découvert ce qu’il pense être la terre émergée la plus septentrionale du monde, au nord du Groenland, a annoncé l’Université de Copenhague samedi. «L’île sans nom se trouve à 780 mètres au nord d’Oodaaq, une île située au large du cap Morris Jesup, le point le plus septentrional du Groenland et l’un des points les plus septentrionaux de la planète», écrit l’Université dans un communiqué diffusé vendredi soir.
Le nouvel îlot, encore sans nom, mesure environ 30 mètres sur 60 et s’élève à trois ou quatre mètres au-dessus du niveau de la mer. Les chercheurs, qui sont initialement allés faire des prélèvements, pensaient d’abord se trouver sur Oodaaq. Cet îlot, situé à quelque 700 km au sud du pôle Nord, était jusqu’à présent, d’après l’académie danoise, la terre la plus au nord du monde.
Recherche financée par une fondation suisse
«Nous avons été informés qu’il y avait eu une erreur sur mon GPS qui nous avait fait croire que nous nous trouvions sur l’île d’Oodaaq. En réalité, nous avions découvert une nouvelle île plus au nord, une découverte qui agrandit légèrement le royaume» du Danemark, a expliqué dans le communiqué le chef de l’expédition, le géographe Morten Rasch.
«C'est un peu comme les explorateurs du passé, qui pensaient avoir atterri à un certain endroit, mais qui ont en fait trouvé un endroit totalement différent», abonde l'entrepreneuse suisse Christiane Leister. Créatrice de la Fondation Leister, cette entrepreneuse de 66 ans a participé en personne à l'expédition. Économiste de formation, elle est également membre du conseil des EPF et fait partie des 300 personnes les plus riches de Suisse, selon le classement du magazine «Bilanz».
Les participants ont alors collecté des échantillons, construit un petit cairn et laissé un message. Enfin, le groupe aurait pris un bain de pieds symbolique dans l’eau glacée, raconte Christiane Leister dans la «NZZ am Sonntag».
Îlot à courte durée
Cette expansion du royaume danois est toutefois fragile, a-t-il relevé, car cette île appartient probablement à la catégorie des «îlots à courte durée de vie».
«Personne ne sait combien de temps elle restera. En principe, elle pourrait disparaître dès l’arrivée d’une nouvelle forte tempête», a-t-il expliqué.