Lutte contre la pandémieObligation vaccinale et règle des 2G animent les débats
Le Conseil fédéral annonçait de nouvelles mesures vendredi. Élus et experts discutent déjà des suivantes, au cas où l’épidémie devrait ne pas s’essouffler.
Vaccination obligatoire? Règle des «2G», qui exclut les personnes ni vaccinées ni guéries du certificat Covid? La presse dominicale alémanique fait le tour de ces questions.
Imposer la piqûre n’a pas les faveurs de Christoph Berger, président de la Commission fédérale pour les vaccinations. «En Suisse prévaut le principe que la vaccination est une décision individuelle basée sur une bonne information», a-t-il indiqué à la «NZZ am Sonntag». Une obligation violerait ce principe et réduirait la confiance en l’État. Le président de la Conférence des directeurs cantonaux de la santé, Lukas Engelberger, va dans le même sens: «Il faudrait utiliser des méthodes si dures que la relation entre les citoyens et l’État serait sérieusement endommagée à long terme.»
En revanche certains montent au front pour défendre la vaccination obligatoire. C’est le cas du conseiller national socialiste Fabian Molina, pour qui il s’agit de la «mesure la plus proportionnée et la plus sensée».
Exclure les non-vaccinés du certificat?
Qu’en est-il d’un certificat Covid «2G», pour «vaccinés» (Geimpfte en allemand) et «guéris» (Genesene)? Là, Lukas Engelberger estime que c’est une possibilité. «Nous avons encore le temps jusqu’à environ mi-décembre pour optimiser les mesures», a-t-il expliqué à la «NZZ am Sonntag». Peut-être que cela suffira pour éviter l’effondrement des hôpitaux. À ce moment-là, il faudra évaluer la nécessité de nouvelles mesures, «comme une extension du port du masque, des restrictions sur les événements, ainsi que l’introduction de la règle des 2G, en complément ou en alternative».
Le président des Vert’libéraux, Jürg Grossen, voit de son côté d’un bon œil les 2G, s’ils ne sont pas obligatoires. Il espère que des entreprises et des organisateurs d’événements l’introduiront de leur propre initiative. «Nous sommes plus susceptibles de sortir de cette crise avec des incitations et du dialogue qu’avec encore plus de divisions dans la société», a-t-il indiqué à la «SonntagsZeitung».
Le coprésident du Parti socialiste, Cédric Wermuth, va plus loin, relève le journal dominical. Selon lui, il faut briser des tabous. Il demande ainsi qu’il y ait rapidement un débat sur les 2G et l’obligation vaccinale. Sur ce deuxième point, Fabian Molina questionnera, lundi, le Conseil fédéral sur ses intentions et sa marge de manœuvre.
La loi sur les épidémies permet d’obliger certains groupes à risque ou exposés à se faire vacciner. Pour une obligation générale, il faudrait modifier la loi Covid-19.