Session: Le National prêt à inscrire la neutralité carbone dans la loi

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SessionLe National prêt à inscrire la neutralité carbone dans la loi

Les députés sont entrés en matière sur le contre-projet indirect à l’initiative pour les glaciers qui veut atteindre l’objectif de zéro émission nette de gaz à effet de serre, d’ici à 2050.

Christine Talos
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Christine Talos

20min/Marco Zangger

Le National est entré en matière par 135 voix contre 52 sur le contre-projet à l’initiative pour les glaciers («pour un climat sain») qui veut atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050. Indirect, il veut fixer des objectifs concrets directement dans la loi et accélérer le processus législatif sans devoir passer devant le peuple (sauf en cas de référendum).

Ce que propose le texte

Un projet antidémocratique, selon l’UDC

Seule l’UDC s’est opposée au texte. «Avec ce contre-projet, on ne va pas sauver le moindre centimètre de glacier», a critiqué Michael Graber (UDC/VS). Il s’en est pris également à une manière de procéder «antidémocratique» en rappelant que la population avait rejeté la loi sur le CO₂ qui poursuit les mêmes objectifs que le texte du jour. Il accuse le projet de rendre la mobilité plus cher pour les gens de la campagne et de ne pas préciser qui devra payer la facture. «Ce sera la classe moyenne, les citoyens lambda», a-t-il tonné.

Son collègue Pierre-André Page (UDC/FR) a abondé. Pour lui, les mesures sont disproportionnées et inacceptables pour la population à qui on va interdire de facto d’installer des chauffages à mazout. «Les propriétaires optent déjà pour des pompes à chaleur. Mais il y a pénurie. Laissons les gens changer à leur rythme selon leurs moyens», a-t-il plaidé. Et d’ajouter: «Quand on sera tous passés à l’électrique, ou ira-t-on chercher l’électricité?»

«On est en train d’écrire l’histoire climatique de la Suisse»

«Le contre-projet n’est pas parfait, mais il met la Suisse sur de bons rails», a argumenté de son côté Delphine Klopfenstein Broggini (Vert-e-s/GE). «On n’a plus une minute à perdre: si on n’inverse pas la tendance, la Suisse fonce droit à la catastrophe», a-t-elle lancé. Le PS était également sur la même ligne. «Il faut agir de toute urgence car il y a un lien direct entre le réchauffement global et les événements extrêmes toujours plus fréquents», a expliqué Ursula Schneider Schüttel (PS/FR). «On est en train d’écrire l’histoire climatique de la Suisse. On n’a pas le droit d’échouer. Agissons maintenant», a ajouté Céline Weber (Vert’lib/VD).

Même le PLR a approuvé l’entrée en matière. «On ne peut pas rester les bras croisés face aux changements climatiques», a aussi noté Jacques Bourgeois (PLR/FR). Matthias Samuel Jauslin (PLR/AG) a lui évoqué un texte pragmatique avec des mesures concrètes. 

La discussion se poursuivra encore mercredi avec l’examen de détail. Jusqu’ici toutes les propositions visant à appauvrir ou à ajouter des objectifs plus ambitieux au contreprojet ont été refusées. 

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