FootballLes espoirs servettiens reposent sur le retour de la tour de contrôle Crivelli
Après avoir été suspendu lors du match aller contre les Rangers, l’attaquant de Servette sera à disposition mardi (20h30). Les Grenat retrouveront une cible dans le jeu aérien.
- par
- Valentin Schnorhk
Mardi soir, un peu avant 20h30, il serait sans doute un peu mesquin de suggérer à Enzo Crivelli de durer au moins trois minutes sur la pelouse de la Praille. Parce que lors sa dernière apparition en Coupe d’Europe, lors du match retour à Genk, le Français est celui qui a semblé – un temps – doucher les espoirs de qualification de Servette pour ce 3e tour préliminaire. Une semelle plus maladroite que méchante lui avait valu un carton rouge direct. Et les Grenat avaient su réaliser un match grandiose pour arracher la prolongation (2-2), puis se qualifier aux tirs au but.
Enzo Crivelli peut sacrément les remercier. Grâce à l’abnégation de ses coéquipiers, il a le droit à un autre match de Ligue des champions, ce mardi contre les Rangers dans un stade plein. Mieux encore, les Grenat ont pu faire en sorte de revenir à Genève avec le rêve accessible de passer un autre tour, après la défaite 2-1 en Écosse mercredi dernier.
«J’ai regardé en détail depuis chez moi l’aller, lors duquel nous avons fait un gros match à dix contre onze, souligne-t-il en référence à l’expulsion de Douline à l’heure de jeu. Mardi, il faudra faire en sorte de rester le plus longtemps possible à onze sur le terrain. Il y a une qualification à la clé et à nous de mettre tous les ingrédients pour vivre une grande soirée européenne.»
Une cible par excellence
L’une des clés, c’est peut-être bien le retour de Crivelli, qui n’avait écopé que d’un match de suspension. L’attaquant de 28 ans donne en effet du corps aux ambitions de verticalité du Servette FC version René Weiler. «Enzo a beaucoup d’expérience, il joue un jeu physique, donne de l’espace, relève l’entraîneur des Genevois. Je suis content qu’il soit là. Pas seulement pour la façon dont on va jouer, mais également pour celle dont les Rangers vont jouer contre nous et contre lui.» Autrement dit, Weiler sait que pour résister à l’impact des Écossais, il veut mieux avoir Crivelli dans ses rangs.
Parce que depuis le début de saison, il y a une dépendance qui se forme autour du numéro 27 servettien. Quand il est là, Servette a beaucoup plus de justesse dans ses passes longues, lesquelles sont un des recours les plus exploités par les Grenat jusqu’ici (seul Yverdon est plus actif dans cette filière en Super League depuis le début de saison, avec d’autres ambitions). Une piste d’explication? Enzo Crivelli est une cible par excellence. Et lorsqu’il est absent (ménagé ou suspendu), aucun des autres attaquants, qu’il s’agisse de Bedia, Guillemenot ou Fofana, n’a autant de présence.
Le style convient à l’ancien joueur de Bordeaux et Saint-Étienne. «Moi, je prends surtout du plaisir à jouer, à faire 90 minutes, élude Crivelli. J’arrive à enchaîner les matches et à me retrouver en tant que joueur. Le jeu est différent de celui de l’année dernière, mais pas totalement non plus. On verticalise certes plus, mais nous avons de la liberté et c’est à nous de créer des occasions. Moi, bien sûr, ça me plaît parce que je touche plus de ballons, je suis plus demandeur.»
47 duels aériens joués en championnat
Il y a aussi des chiffres qui démontrent l’importance qu’il a prise pour Servette. En championnat, le «Cactus» (réd.: il avait été désigné ainsi par Gaël Clichy à sa signature) est le joueur qui a disputé le plus de duels aériens: 47 déjà depuis le début de saison, soit 14 de plus que son poursuivant le défenseur de Saint-Gall Diaby. Samedi, contre les Brodeurs, Crivelli en a même disputé 21 à lui tout seul, pas loin de la moitié des quarante-huit joués par l’ensemble des Servettiens ce soir-là. Bref, dans le projet de jeu actuel du SFC, il est inratable.
Et contre les Rangers, cela pourrait faire une réelle différence par rapport au match aller. À Ibrox, les Grenat avaient terriblement peiné dans les airs, incapables de garder un ballon haut dans le terrain avec un Boubacar Fofana errant et laissant les vagues écossaises revenir régulièrement. Le retour d’Enzo Crivelli doit incarner l’espoir grenat mardi. De quoi donner plus de possibilités à Bedia de se rapprocher du but adverse, par exemple.
Ce retour-là est précieux pour Servette, les Genevois le savent. Les Écossais, eux, peut-être l’ignore: «Non, cela ne changera rien dans notre approche du match», a souligné l’entraîneur des Rangers Michael Beale lundi. Il pourrait être tout de même un peu surpris par ce beau bébé d’1m84 et 88 kg.