FootballLe roi des transferts Fabrizio Romano au cœur d’un «scandale»
Fabrizio Romano perçoit-il de l’argent pour écrire certains messages sur ses plateformes? Une enquête d’un média danois met en cause le journaliste star dans le cas d’un jeune joueur suédois.
- par
- Adrien Schnarrenberger
A 31 ans, Fabrizio Romano est déjà une icône du football. Non pas balle aux pieds, mais smartphone à la main: le journalise italien s’est affirmé comme le roi des transferts, la meilleure source quand il s’agit de spéculer sur l’avenir des joueurs, jusqu’à son célèbre «Here we go».
La réputation immaculée du Transalpin, lauréat de plusieurs prix de journalisme, pourrait-elle prendre un coup avec des révélations venues du Danemark? Le quotidien «Tipsbladet», via son journaliste Troels Bager Thogersen, mène une sacrée charge depuis vendredi contre Fabrizio Romano, accusé d’être au centre de rien de moins qu’un «scandale des transferts».
Un message payé?
Pour comprendre, il faut revenir à un message déposé en milieu de semaine par le journaliste sur X. Fabrizio Romano y évoque le sort de Roony Bardghji, un jeune «crack» suédois né en 2005. Promis à un avenir idyllique, le meilleur buteur du FC Copenhague l’an passé (10 réussites) a joué… 0 minute depuis le début janvier, s’étonne le journaliste italien.
Le trentenaire croit connaître la raison: «Roony Bardghji n’a aucune intention de signer un nouveau contrat, alors que plusieurs grands clubs surveillent de près le milieu de terrain, buteur face à Manchester United en phase de groupes de la Ligue des champions et lié à Copenhague jusqu’en 2025.
Or, le club de la capitale danoise dément formellement l’information selon laquelle son joueur serait écarté pour des raisons contractuelles. Davantage que les dénégations du FC Copenhague, c’est l’enquête de «Tipsbladet» qui interpelle: le post de Fabrizio Romano ne serait pas anodin, mais ferait partie d’un arrangement entre le journaliste et son équipe et l’entourage du jeune joueur.
«Ce n’est pas du journalisme»
«Je sais bien que Fabrizio Romano est perçu comme un dieu sur les réseaux sociaux. Mais il faut que ses followers soient conscients que, souvent, son agenda est déterminé par des arrangements avec les agents de joueurs», écrit Troels Bager Thogersen. Dans ce cas précis, le but serait de mettre la pression sur le club danois. «C’est un cas d’école de tout ce que ne devrait pas être le journalisme, à savoir être piloté par des intérêts financiers.»
L’accusation est lourde. Le quotidien danois a tenté de donner la parole au principal intéressé pour se défendre, mais Fabrizio Romano n’a voulu faire aucun commentaire. La situation est d’autant plus épineuse que dans le même temps, un média norvégien est venu étayer les accusations venues du Danemark.
Vendredi, au lendemain du premier article, «Idrettspolitikk» lâche une petite bombe: l’homme aux millions de followers serait coutumier du fait: il aurait même une liste de prix des prestations qu’il propose aux clubs. L’ancien responsable marketing de Vålerenga IF, club d’Oslo qui évolue en 1ère division norvégienne, affirme avoir reçu une telle offre en 2022.
La capture d’écran fournie comme preuve est-elle authentique? Rien n’est moins sûr. Au vu de la teneur des accusations et du monstre sacré que les deux médias sont en train d’attaquer, provoquant un petit séisme depuis vendredi soir, ils pourraient s’exposer à un virulent retour de bâton en cas de démenti futur. Affaire à suivre, comme l’on dit.