Offensive du Conseil fédéral – «Sans forcer, et dans le respect des opinions de chacun»

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Offensive du Conseil fédéral«Sans forcer, et dans le respect des opinions de chacun»

Le ministre de la Santé Alain Berset annonce l’abandon de la prime au vaccin et une campagne nationale de vaccination en novembre. Le Conseil fédéral écrira à toute la population.

Gaëlle Monayron
par
Gaëlle Monayron

Les 5 décisions majeures du Conseil fédéral.

Les décisions en bref

  • Une semaine de la vaccination sera mise sur pied du 8 au 14 novembre, en collaboration avec les cantons.

  • Des unités mobiles seront déployées afin de faciliter l’accès à la vaccination.

  • Des conseillers seront engagés par les cantons pour répondre aux interrogations potentielles des non-vaccinés.

  • La prime de 50 francs pour ceux qui amènent un proche à se faire vacciner, est abandonnée.

«Informer, informer, informer… répondre aux questions, lever des doutes et surtout informer». Le message d’Alain Berset était clair mercredi lors de la conférence de presse du Conseil fédéral. L’offensive vaccinale de la confédération s’appuiera donc uniquement sur l’information. «Sans forcer, et dans le respect des opinions de chacun», promet le ministre de la Santé. L’idée du bon de 50 francs, proposé aux personnes qui poussent un proche à se faire vacciner, a donc été abandonnée. «C’est clair que l’idée n’était pas conventionnelle, on le sait, admet le conseiller. Mais la situation que l’on vit est exceptionnelle, et nous oblige à chercher et proposer des solutions non conventionnelles». Sourire en coin, il ajoute: «Mais ce n’était pas une surprise que l’idée ne passe pas».

Soit. La première mesure de l’offensive vaccinale sera donc la mise sur pied d’une «semaine de la vaccination» du 8 au 14 novembre. Concrètement, cela prendra la forme d’une vaste campagne d’information. Notamment «pour ceux qui hésitent, qui ne sont pas encore convaincus par le vaccin, qui ont des questions ou qui ont besoin d’être rassurés», explique Alain Berset. L’action sera financée par la Confédération, pour un montant total de 15 millions de francs. «Jusqu’à la semaine passée, c’est le prix que coûtaient deux jours de tests», compare le ministre de la Santé. Une lettre sera aussi envoyée à la population, pour souligner l’importance de la vaccination.

«Le vaccin est la seule porte de sortie de cette crise»

Des unités de vaccination mobiles supplémentaires, tels que des bus, seront également déployées à travers les cantons pour faciliter l’accès à la vaccination. Ainsi, les personnes qui souhaitent passer par la piqûre, n’auront pratiquement aucun effort à fournir, «par exemple ceux qui n’ont pas encore fait le vaccin par manque de temps» n’auront plus d’excuse, explique le conseiller fédéral.

«Pour être honnête, cette situation exceptionnelle est plus longue que ce que j’imaginais», a confié Alain Berset.

«Pour être honnête, cette situation exceptionnelle est plus longue que ce que j’imaginais», a confié Alain Berset.

20min/Simon Glauser

Des activités de conseils se dérouleront également via des discussions de groupe, des contacts personnels ou téléphoniques, ou encore via la fonction de «chat» individuel sur les réseaux sociaux. Des conseillers contacteront donc personnellement les gens, afin de les renseigner et les aiguiller correctement sur la vaccination. Cette troisième mesure de l’offensive n’a convaincu qu’une minorité des cantons. «Le Conseil fédéral maintient néanmoins sa proposition pour ceux qui souhaitent l’utiliser, mais il n’y a aucune obligation». Par ailleurs, «les conseillers ne sauront pas et ne demanderont pas si la personne qu’ils approchent a été vaccinée ou pas, peut-on lire sur le communiqué de presse. Ni la Confédération, ni les Cantons ne sont en possession de ces données».

«Le vaccin c’est la porte de sortie de cette crise, n’a cessé de répéter Alain Berset. On a tout fait pour amener la solution, mais après faut-il encore qu’elle soit utilisée». Le ministre a également rappelé que la Suisse n’est pas dans une bonne situation vaccinale en comparaison des autres pays, d’où la nécessité de cette offensive. «Ce n’est pas un concours international, mais nos chiffres stagnent». En juin, 60’000 personnes étaient vaccinées chaque jour, «actuellement, nous sommes sous la barre des 10’000». Le Conseiller assure néanmoins qu’en aucun cas la résignation et le fatalisme ne deviendront des options. «On a la solution dans les mains, c’est nous qui décidons», conclut-il.

Rencontre avec la population

La population a été invitée à un échange de vues au Musée des transports de Lucerne.

La population a été invitée à un échange de vues au Musée des transports de Lucerne.

20 minutes/Simon Glauser

La conférence de presse a eu lieu l’après-midi suivant la quinzième séance extra-muros du Conseil fédéral à Lucerne. «C’était un vrai beau moment cette rencontre avec le peuple» estime Alain Berset, satisfait. «On apprend beaucoup durant ces prises de contact, a-t-il confié. Les gens étaient contents et reconnaissants de nous voir». Questions, et critiques se sont succédé au fil des discussions, mais le tout s’est déroulé «avec plein de respect», affirme le conseiller.

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