CyclismeLe peloton a quitté la Suisse et un Français s’est paré de rose
La 14e étape du Tour d'Italie entre Sierre et Cassano Magnago (194 km), encore courue sous la pluie, a été remportée à la photo-finish par l’Allemand Nico Denz. Le Français Bruno Amirail est le nouveau leader du général.
- par
- Robin Carrel Sierre
La fête a été belle, en Valais, pour le passage de ce 106e Giro. Et pour ne rien gâcher, les rescapés du peloton - il y a déjà eu plus d'une quarantaine d'abandons depuis deux semaines - ont même eu droit à quelques éclaircies sur le coup de midi, quand il s'est élancé de la Cité du Soleil. Le tout devant une foule une nouvelle fois compacte, après la réussite de l'étape de la veille à Crans-Montana. Mais à peine partis du Valais, les coureurs ont retrouvé la pluie et le froid.
Une trentaine de baroudeurs se sont extirpés assez vite et les équipes des grands leaders ont complètement laissé faire. Les échappés ont eu tout loisir de se battre entre eux pour la victoire et les premières escarmouches ont déjà commencé à plus de soixante bornes du but. Le peloton, transi de froid, a regardé ça de très loin et les Ineos de l’ancien maillot rose Geraint Thomas se sont débarrassés du poids de la course pour quelques heures.
La formation britannique a, en effet, offert la tête du classement général à Bruno Armirail, qui est devenu le 15e coureur de son pays à porter la tunique tant convoitée, le premier (!) au XXIe siècle. Le Français de la Groupama-FDJ, qui n’a pas les capacités d’inquiéter les cadors dans la montagne et qui pointait à plus de 18 minutes au général samedi matin, a ainsi consolé son employeur de la 2e place de Thibaut Pinot la veille à Crans-Montana.
Pour la victoire d’étape, il a fallu attendre la photo-finish, au terme d’un final à gros suspense. Trois hommes étaient encore détachés à la flamme rouge, mais ont été rattrapés à 300 mètres de la ligne. L’Allemand Nico Denz (Bora-Hansgrohe), déjà vainqueur à Rivoli jeudi, a levé les bras au terme d’un incroyable effort, mais Derek Gee a lancé son vélo sur la ligne. Le Canadien a finalement bel et bien été battu et a enchaîné une 3e place de dauphin en une semaine.
Un peu plus tôt, dans la descente du Simplon, certains coureurs se portaient vers l'avant juste pour rouler. Pour leur leader ou peser sur l'étape? Non, simplement afin de se réchauffer. Il faisait trois degrés au sommet du Col et les cyclistes dépassaient les 90 km/h dans la descente. De quoi refroidir un peloton congelé depuis longtemps. Le mauvais temps n'a, en effet, pas lâché les coureurs depuis deux semaines et le départ d'Ortona, dans les Abruzzes.
Dimanche, le peloton aura de quoi se réchauffer. La température, notamment, va grimper et on attend près de 24 degrés sur l'arrivée à Bergame, malgré de nouvelles précipitations possibles. Mais aussi parce que les puncheurs seront à l'honneur, lors des 195 kilomètres au programme. Quatre côtes sont répertoriées par l'organisateur, une en 1re catégorie et trois en 2e. Le dernier sommet est placé à une trentaine de kilomètres de l'arrivée.