Proche-Orient - Le chef du Hezbollah libanais répondra à Israël en cas de frappes

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Proche-OrientLe chef du Hezbollah libanais répondra à Israël en cas de frappes

Israël a mené jeudi ses premières frappes aériennes sur le Liban depuis 2014 après le tir, non revendiqué, de trois roquettes depuis le Liban.

Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah libanais, lors d’un discours à la télévision, le 8 juin 2021.

Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah libanais, lors d’un discours à la télévision, le 8 juin 2021.

AFP

Le chef du Hezbollah libanais Hassan Nasrallah a promis samedi une réponse «appropriée et proportionnée» à «toute frappe aérienne d’Israël sur le Liban», après une poussée de fièvre cette semaine entre les deux ennemis à la frontière.

Israël a mené jeudi ses premières frappes aériennes sur le Liban depuis 2014 après le tir, non revendiqué, de trois roquettes depuis le Liban vers son territoire. Le Hezbollah a répondu le lendemain en lançant plus de dix roquettes vers l’État hébreu, qui a répliqué par des tirs d’artillerie.

«Notre réponse était liée aux frappes israéliennes sur le sud du Liban, une première en quinze ans», a déclaré Hassan Nasrallah lors d’un discours télévisé pour l’anniversaire de la guerre meurtrière de 33 jours qui a opposé le puissant mouvement chiite à Israël en 2006. En 2014, les frappes israéliennes avaient ciblé une zone proche de la frontière syrienne.

«Nous souhaitons dire à l’ennemi (…) que toute frappe de l’aviation israélienne sur le Liban sera inévitablement suivie d’une réponse, mais d’une manière appropriée et proportionnée car nous souhaitons (…) protéger le pays», a déclaré Hassan Nasrallah. Selon lui, les frappes aériennes d’Israël constituent un «développement très dangereux». «Nous ne voulons pas nous diriger vers une guerre mais nous sommes préparés pour», a-t-il ajouté.

«Une situation très dangereuse»

Des responsables israéliens ont également réitéré vendredi ne pas souhaiter une escalade «en vue d’une véritable guerre», disant toutefois y être préparé. La Force intérimaire des Nations Unies au Liban (Finul) a mis en garde vendredi contre «une situation très dangereuse» et appelé à un cessez-le-feu «immédiat».

Les États-Unis ont aussi exhorté le gouvernement libanais à «empêcher rapidement» les militants du Hezbollah -- considéré par Washington comme une organisation «terroriste» -- de tirer des roquettes vers Israël. Le gouvernement libanais gère les affaires courantes depuis sa démission dans la foulée de l’explosion au port de Beyrouth le 4 août 2020.

Poids lourd de la vie politique libanaise soutenu par l’Iran, le Hezbollah est la seule faction libanaise à ne pas avoir rendu les armes au sortir de la guerre civile (1975-1990). Quelque 1200 Libanais, en majorité des civils, et 160 Israéliens, pour la plupart des soldats, ont été tués durant la guerre de 2006. Depuis, les deux camps restent en état de guerre mais évitent tout embrasement. Les échanges de tirs à la frontière libano-israélienne ont coïncidé avec une recrudescence des tensions entre l’État hébreu et l’Iran.

Mise en garde contre une «politisation» de l’enquête sur l’explosion

Hassan Nasrallah a mis en garde samedi contre une «politisation» de l’enquête sur l’explosion meurtrière de l’an dernier au port de Beyrouth, niant les accusations selon lesquelles le mouvement chiite serait impliqué dans l’acheminement d’engrais explosif sur le port.

Ces dernières semaines, des détracteurs du Hezbollah l’ont accusé d’être impliqué dans le stockage sur le port de Beyrouth du nitrate d’ammonium à l’origine de l’explosion meurtrière, afin qu’il puisse être transporté en Syrie et utilisé pour fabriquer des bombes par le régime de Damas pendant la guerre civile. Dans un discours télévisé, Hassan Nasrallah a démenti ces accusations, les qualifiant de «fabriquées» et «ridicules».

Ces accusations sont une «attaque politique payée par l’Amérique et l’Arabie saoudite au service d’Israël», a-t-il fustigé. Dans son discours, Hassan Nasrallah s’en est également pris au juge chargé de l’enquête sur l’explosion, lui demandant de fournir des preuves pour étayer sa décision de convoquer des responsables pour les interroger. «Où sont les preuves?» s’est-il interrogé, appelant le juge Tarek Bitar à partager ses conclusions. «L’enquête est politisée, a-t-il encore affirmé. Soit il doit travailler (…) de manière claire, soit la justice doit trouver un autre juge».

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