Votations du 18 juin«Infrarouge»: un débat sur le climat sans les écologistes!
Annoncé pour ce mercredi soir sur les réseaux sociaux, le débat sur la «loi climat» se fera avec quatre invités de droite. Pour l’écologise Raphaël Mahaim (V/VD), le débat est ainsi biaisé et appauvri.
- par
- Eric Felley
Ce mercredi, le rendez-vous politique «Infrarouge» sur la RTS va débattre de la loi sur le climat soumise au peuple le 18 juin prochain. Après l’échec de la loi CO₂ en juin 2021, l’émission pose la question: «Cette fois c’est la bonne?». Quatre invités se partageront le plateau. En faveur de la loi, on trouve Jacqueline de Quattro (PLR/VD), conseillère nationale et membre du comité de soutien. Elle est accompagnée du conseiller fédéral Albert Rösti, qui défend certes la loi, mais qui a été lui-même à l’origine du référendum lorsqu’il était conseiller national pour l’UDC. En face, on trouve le président de l’UDC, Marco Chiesa, et le président de l’Union professionnelle suisse de l’automobile (UPSA), Nicolas Leuba.
La gauche a disparu
Annoncé sur Twitter, ce plateau d’invités a suscité des commentaires sur l’absence d’une voix de gauche. «Est-ce que je me suis réveillée dans un univers parallèle où la gauche n’existe pas?» ironise un tel. Pour le président du PS valaisan, Clément Borgeaud: «UDC vs UDC vs PLR vs PLR. On se réjouit du prochain plateau 100% de gauche pour équilibrer du coup».
Un choix assumé
Le producteur et journaliste de l’émission, Alexis Favre, s’attendait à avoir des réactions, mais il est confiant: «Comme nous sommes dans une année électorale, et que c’est bientôt l’été, les élus pensent plus à leur réélection qu’à la raison pour laquelle ils ont été élus. Et c’est bien normal. Il se trouve qu’«Infrarouge» est une émission de débat avant d’être une vitrine électorale, et c’est à droite qu’a lieu le débat sur la loi climat». Il dit comprendre que certains soient «furax», mais c’est un choix assumé.
«Un casting peu représentatif»
Pour le conseiller national écologiste Raphaël Mahaim (V/VD), ce «casting peu représentatif» pose problème: «D’une part, le débat sera moins riche, car du côté écologiste nous travaillons sur ces questions climatiques depuis des dizaines d’années et nous pouvons revendiquer une bonne expertise dans ce domaine». D’autre part, il estime que le choix des invités annonce un débat avec une «erreur sur la marchandise. Il aurait dû s’intituler: que pense la droite de la loi pour le climat?»
Enfin, pour l’écologiste vaudois, cette idée de faire débattre la droite seule, puisque c’est elle qui est majoritaire en Suisse, pourrait s’appliquer tous les sujets de votation «sans jamais inviter, ni la gauche, ni les Verts», conclut-il.