FranceLe tueur qui voulait savoir ce que ça fait d’ôter la vie voit sa peine allégée
Pour le meurtre d’une auto-stoppeuse, en 2018 en Lozère, Mathieu D. avait écopé de la perpétuité en première instance. Son procès en appel a débouché jeudi sur 30 ans de prison.
Un homme condamné à la perpétuité en janvier pour le meurtre d’une auto-stoppeuse, qu’il avait tuée afin de «connaître la sensation d’ôter la vie», a vu sa peine réduite à 30 ans de réclusion jeudi à l’issue de son procès en appel. Cette peine a été assortie d’une période de sûreté de 20 ans et d’une injonction de soins.
Mercredi, devant les assises de la Lozère, à Mende, l’avocat général avait réclamé à l’encontre de Mathieu D., 27 ans ce jeudi, la confirmation de sa peine de prison à vie. Il avait demandé d’assortir cette perpétuité d’une période de sûreté de 18 ans, contre 22 ans décidés par la Cour d’assises de Nîmes le 18 janvier.
Premières larmes
Après un délibéré de cinq heures, la Cour d’assises de Mende a donc à nouveau reconnu Mathieu D. coupable de meurtre avec préméditation, allégeant cependant sa peine. Depuis l’ouverture de son second procès lundi, l’accusé avait répété qu’il ne s’était décidé qu’à la dernière minute, même s’il avait le fantasme de commettre un meurtre depuis des années. «Le verdict est meilleur qu’en première instance, c’est rare. C’est à mettre au crédit» de Mathieu D., a confié son avocat, Jérôme Arnal. «Cela lui offre une perspective de reprendre vie, d’un avenir», a-t-il ajouté.
Alors qu’il s’était toujours montré extrêmement froid depuis son arrestation il y a quatre ans, devant les enquêteurs comme à son premier procès, l’accusé avait versé ses premières larmes mercredi en évoquant sa victime. Le fruit, selon lui, de la thérapie entamée en prison, qui lui permet de commencer à ressentir des émotions. «Je sais que j’ai encore le temps de continuer cette thérapie. Claire, je lui ai pris 60 ans», avait-il dit.
Il affirme n’avoir «rien ressenti» en assassinant sa victime
Le 21 juin 2018, ce jeune homme jusque-là sans histoire, alors âgé de 23 ans, se présentait au commissariat de sa ville natale de Montélimar, dans le sud de la France, pour avouer un homicide commis deux jours plus tôt à Sommières, dans le Gard. Après avoir dîné avec sa future victime, Claire Reynier, une femme de 39 ans qu’il avait prise en auto-stop, il l’avait tuée de 17 coups très violents d’une dague de chasse achetée trois semaines plus tôt. Pendant le procès, il a répété avoir voulu «connaître la sensation d’ôter la vie» et voir s’il en éprouverait du plaisir ou du dégoût, a-t-il tenté d’expliquer, affirmant qu’il n’avait finalement rien ressenti.