France - Alexandre Benalla écope de 3 ans de prison, dont 1 ferme

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FranceAlexandre Benalla écope de 3 ans de prison, dont 1 ferme

L’ex-garde du corps de Macron a été inculpé ce vendredi, pour des violences en marge des manifestations du 18 juillet 2018, et pour l’utilisation indue de passeports diplomatiques.

Alexandre Benalla arrivant à l’audience, ce 5 novembre 2021.

Alexandre Benalla arrivant à l’audience, ce 5 novembre 2021.

AFP

Alexandre Benalla a été condamné vendredi, à 3 ans de prison, dont 1 an ferme sous bracelet électronique. L’ex-garde du corps d’Emmanuel Macron a été reconnu coupable notamment pour des violences lors de la manifestation du 1er mai 2018, à l’origine d’un scandale politique retentissant. «Alexandre Benalla va évidemment faire appel contre ce jugement, dont nous sommes en train de prendre connaissance», a déclaré, à la sortie, son avocate, Jacqueline Laffont.

«Vous avez été investi d’un certain pouvoir, réel au regard de vos fonctions, supposé du fait de votre proximité avec le président de la République», a déclaré la présidente du tribunal, Isabelle Prévost-Desprez, en prononçant le jugement.

«Vous avez trahi la confiance qui vous a été faite par cette nomination», a-t-elle poursuivi. Le tribunal a choisi cette peine «au regard de la gravité des multiples faits, des missions que vous exerciez, qui exigeaient de vous rigueur et exemplarité, de votre comportement insupportable au corps social».

Sentiment d’impunité

La magistrate a souligné le «sentiment d’impunité et de toute-puissance» du prévenu, qui a été en outre reconnu coupable d’avoir utilisé frauduleusement ses passeports diplomatiques après son licenciement, d’avoir fabriqué un faux document pour obtenir un passeport de service et d’avoir illégalement porté une arme en 2017.

Lors du procès en septembre, l’accusation avait requis 18 mois d’emprisonnement avec sursis à l’encontre d’Alexandre Benalla et des peines de deux à douze mois avec sursis à l’encontre de ses coprévenus, l’ex-employé du parti En Marche! Vincent Crase et deux policiers.

Vincent Crase, un ancien gendarme réserviste de 48 ans, a été condamné à 2 ans avec sursis. Les policiers Maxence Creusat et Laurent Simonin se sont eux vus infliger respectivement 5000 euros d’amende et trois mois de prison avec sursis, sans inscription au casier judiciaire, pour avoir transmis des images de vidéosurveillance à Alexandre Benalla.

Séisme politique

Le chargé de mission avait été identifié par le journal «Le Monde» le 18 juillet 2018 sur une vidéo où il apparaissait, avec un casque des forces de l’ordre, en train de brutaliser une femme et un homme, place de la Contrescarpe à Paris, à l’issue d’une journée de manifestations du 1er-Mai émaillée de violences. Membre du cabinet présidentiel, le jeune homme, 26 ans à l’époque, avait été intégré ce jour-là dans le dispositif policier en tant que simple observateur.

L’article avait déclenché un séisme politique, dont les répliques avaient secoué le sommet de l’État pendant de longs mois, de révélations de la presse en commissions parlementaires. Visé depuis par d’autres enquêtes judiciaires, Alexandre Benalla a fait face au tribunal pendant trois semaines, avec son ami et ancien employé du parti présidentiel (LREM) Vincent Crase, ainsi que deux policiers.

Le tribunal a estimé que les deux hommes avaient commis des «violences illégitimes» sur, au total, cinq personnes dans le Quartier latin. Vincent Crase a été condamné également pour avoir illégalement porté une arme ce jour-là.

Interdit de fonction publique pendant 5 ans

Des peines complémentaires de 5 ans d’interdiction de fonction publique pour Alexandre Benalla et 10 ans d’interdiction de port d’arme, tout comme pour Vincent Crase, ont été prononcées.

La défense d’Alexandre Benalla avait plaidé sa relaxe à l’exception de l’utilisation frauduleuse – reconnue – des passeports diplomatiques. Elle avait dénoncé un «raz-de-marée médiatique», un «cataclysme» pour un homme qui a été «diabolisé». Ses avocats avaient soutenu que lui et Vincent Crase avaient «aidé à interpeller» des auteurs d’un délit «flagrant», comme la loi l’autorise dans certaines circonstances, arguant que leurs gestes étaient «proportionnés».

(AFP)

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