La guerre s’invite à la journée des femmes 2022

Aujourd’hui, ce 8 mars, est la journée des femmes, plus précisément la journée internationale des droits des femmes ou encore, pour certaines, la journée internationale des luttes féministes. C’est le cas pour les membres de la Grève féministe en Suisse romande, qui organisent mardi des manifestations dans chaque canton romand

«Le Backlash c’est nous!» écrit le Secrétariat romand de la Grève féministe: «Le 8 mars 2022, journée internationale des luttes féministes, nous appelons toutes les personnes à descendre massivement dans la rue pour protester contre toutes les injustices, contre les inégalités et contre la guerre».

La Coordination romande des collectifs de la Grève féministe doit regretter cependant: «Alors que la pandémie nous laisse enfin manifester sans masques, c’est la guerre qui s’installe à nos portes, avec les conséquences terribles qu’elle entraînera pour toute la population civile en Ukraine et, comme dans toutes les guerres, plus encore pour les femmes, minorités de genre et les enfants».

«Backlash!» signifie le retour du bâton ou le retour de manivelle. C’est avec ce slogan, que les féministes romandes vont manifester pour l’égalité salariale, contre la hausse de l’âge de l’AVS à 65 ans, pour la valorisation des professions de soins ou encore contre les phobies qui touchent la famille arc-en-ciel. C’est aussi l’occasion de revendiquer un nouveau langage: «Le 14 juin 2019, nous étions plus d’un demi-million dans les rues de Suisse. Nous sommes toujours là. Nous sommes fortexs, fièrexs, vénèrexs et pas prêtex de nous taire!»

À Fribourg, le collectif invite la population entre 16 h et 18 h sur son stand situé à la Rue de Romont pour faire signer le référendum AVS21, ainsi que la pétition féministe européenne pour une reconnaissance des motifs d’asile propres aux femmes et aux personnes LGBTQ+. À Genève, le collectif invite à une Via Feminista, qui se tiendra entre 16 h et 19 h sur différents sites: place des Lavandières, place des Volontaires, place de l’Île et place Bel-Air. Ce chemin illustre les combats féministes «pour nos retraites, contre les violences sexistes et sexuelles, pour les droits LGBTQ+, pour le droit à disposer librement de nos corps, pour l’écoféminisme, contre le racisme et contre le capitalisme».

Dans le Jura, le collectif organise une distribution du journal «8 minutes» dans les gares. Il se joindra au stand du Syndicat Unia dès 11 h à la Gare de Delémont. La journée de mobilisation se terminera avec une conférence sur le droit à l’avortement en Suisse à 20 h à Delémont. À Neuchâtel, le collectif organise dès 17 h 15 le rassemblement cantonal devant la gare. Le départ de la manifestation est fixé à 17 h 45 en direction de la place du Marché.

En Valais, le collectif projettera des femmages (l’équivalent féminin d’hommage) de 18 h 30 à 22 h à Sion, devant le bâtiment du contrôle des habitants. La projection sera accompagnée des musiciens locaux et «de la récolte des protections menstruelles pour lutter contre la précarité menstruelle.» Enfin dans le canton de Vaud, le collectif appelle à une mobilisation dès 18 h à la place du 14 juin à Lausanne, en signe notamment de résistance féministe contre la guerre en Ukraine.

Plus tôt dans la journée, des distributions du journal «8 minutes» sont prévues à Vevey, Yverdon, Renens, Lausanne et Morges. À Moudon, les militantes appellent à une action sur le Pont Sainte-Eloïse dès 17 h, tandis qu’à Vevey, un rassemblement est organisé à 17 h 30 à la gare pour rejoindre le cortège à Lausanne.