Tennis – Stan Wawrinka: «L’objectif, c’est Monte-Carlo au plus tard»

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TennisStan Wawrinka: «L’objectif, c’est Monte-Carlo au plus tard»

Le joueur de tennis vaudois, éloigné des courts depuis mars 2021, a accordé une interview aux spécialistes tennis de L’Équipe. Il y a évoqué son retour prochain, mais aussi sa traversée du désert.

Renaud Tschoumy
par
Renaud Tschoumy
Stan Wawrinka envisage son retour «au plus tard en avril».

Stan Wawrinka envisage son retour «au plus tard en avril».

AFP

Éloigné des courts depuis mars 2021, le tennisman vaudois Stan Wawrinka (37 ans le 28 mars prochain) était récemment à Paris, principalement pour faire l’avant-première, au Grand Rex, de sa première coproduction cinématographique, Maison de retraite. Il a profité de ce séjour pour répondre favorablement à l’invitation de L’Équipe, et il est allé prendre le petit-déjeuner avec les spécialistes tennis du quotidien sportif français.

Il n’a pas caché son intention d’être de retour sur les courts au plus tard au mois d’avril. «Mon but est d’effectuer mon retour sur terre battue, explique-t-il. L’objectif, c’est Monte-Carlo (du 10 au 17 avril), voire avant. Mais les plans changent vite.»

Stan en sait quelque chose, lui qui n’a plus joué depuis le 9 mars 2021 à Doha. «Début 2021, j’en étais arrivé au point où je n’en pouvais plus. J’avais poussé au maximum, à jouer avec une douleur assez extrême (depuis 2019). En général, je suis assez dur au mal, donc j’avais tenu toutes ces années parce que je jouais bien et que j’arrivais à m’en sortir. Mais j’ai fini par dire stop. Il fallait passer sur le billard.»

««Début 2021, j’en suis arrivé au point où je n’en pouvais plus»

Stan Wawrinka

Ont suivi deux opérations, une en mars, et une autre, plus lourde, en juin. «Cette fois, on a dû nettoyer le tendon d’Achille, râper de l’os, c’était un gros truc. J’ai su (à ce moment-là) que ma saison 2021 était terminée.»

Stan Wawrinka est ensuite allé effectuer sa rééducation au Camp des Loges, dans les installations des footballeurs du PSG. «J’ai appelé Nasser (al-Khelaïfi, le président du PSG), que je connais bien par le tennis (il a été joueur de Coupe Davis et président de la Fédération qatarienne de tennis). Il m’a ouvert les portes. J’ai pris contact en août et j’ai eu un très bon feeling avec le médecin, Christophe Baudot. C’est en grande partie grâce à lui si j’ai réussi à tenir toute cette rééducation, qui s’est avérée beaucoup plus longue que ce qu’on m’avait dit et beaucoup plus éprouvante que prévu.»

Le triple vainqueur en Grand Chelem (Open d’Australie 2014, Roland-Garros 2015 et US Open 2016) l’avoue: il a songé à ne pas recommencer à jouer. «J’ai eu des moments de déprime pendant tous ces mois. Je me suis posé plein de fois la question: «Est-ce que j’arrête?» Mais sérieusement, pas juste comme ça. J’ai vraiment fait le point. Et à chaque fois, je suis arrivé à la même conclusion: «Attends, tu es trop loin pour décider, tu n’es pas fit. Fais le travail qu’il faut pour te remettre en forme.» Alors tu mets toutes ces questions dans un tiroir.»

Aujourd’hui, Stan Wawrinka entrevoit le bout du tunnel. «Là, je suis beaucoup mieux, confirme-t-il. Je travaille très dur physiquement pour revenir, toujours bien sûr avec mon préparateur Pierre Paganini. Je peux pousser à fond, mais je dois encore faire attention. Il faut que je reconstruise vraiment tout. Depuis ce week-end, je me suis lancé dans deux semaines «full tennis» (à Monte-Carlo) qui me diront beaucoup plus où j’en suis.»

«Ce n’est pas grave si je perds au début»

Stan Wawrinka

Car, et le Vaudois l’admet volontiers, son retour à la compétition risque de ne pas être simple: «J’ai très peu joué (jusqu’à présent), alors probablement que sur les premiers tournois, je ne serai pas à 100%. Ce n’est pas grave si je perds au début. Mais à un moment, je vais arriver au point où je serai suffisamment bien pour me dire que, ce qu’il me manque, ce sont des points, des sets, des matches.»

Et, quant à son objectif ultime pour son retour à la compétition, qui précédera (forcément) sa fin de carrière: «Je reviens pour terminer ma carrière, mais ça ne veut pas forcément dire dans les six mois. (…) Mon rêve est de regagner un tournoi ATP avant d’arrêter (son dernier titre remonte à mai 2017, à Genève). Un 250, un 500, un Masters 1000, peu importe. Le niveau que j’avais avant ma blessure au pied était correct pour viser ça. C’est ce que je vise encore. Viser plus loin? C’est impossible à dire. Je suis beaucoup trop loin de tout.»

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