FootballÀ l’OM, l’homme de l’ombre Marco Otero trouve un peu de lumière
Le Zurichois a été nommé directeur du centre de formation du club marseillais. L’ancien adjoint de Murat Yakin sera exposé.
- par
- Valentin Schnorhk
Dans le football, il y a ceux que l’on voit parce qu’ils se montrent, et ceux qui préfèrent passer derrière le décor. Mais le défaut de visibilité ne compromet pas une carrière, au contraire. Simplement, les postes occupés sont ceux que l’on ne regarde pas. Et pourtant, un Suisse nommé à un poste important dans un club aussi populaire que l’Olympique de Marseille ne devrait pas passer inaperçu. La semaine dernière, Marco Otero a ainsi été intronisé en tant que directeur du centre de formation du club phocéen.
Marco Otero? «Internationalement reconnu dans le monde de la formation, il a su se forger une solide réputation dans ce domaine», mentionnait le communiqué annonçant son arrivée sur le Vieux-Port. Mais encore? 48 ans. Nom à consonance espagnole. Son dernier emploi était d’ailleurs dans une fonction similaire à celle pour laquelle il a été engagé, mais à Valencia. Il y était en poste depuis l’été 2019, côtoyant directement Pablo Longoria. Le président de l’OM était alors directeur technique du club de Liga. Otero a bien des origines ibériques. Mais il est également Suisse, Zurichois de naissance. Il y a grandi, et s’est éduqué au football.
Les jeunes, avant Yakin
C’est notamment à Grasshopper qu’il a commencé à toucher le football professionnel. Avec les jeunes, dans l’encadrement. Ce fut d’ailleurs sa réalité durant une bonne partie de sa carrière: à Blue Stars ZH (2005-06), à Bâle (2007-12), GC à nouveau (2012-13) ou encore Saint-Gall (2015-18). Autre fonction, en parallèle: officier de liaison détaché à la sélection espagnole lors de l’Euro 2008, vivant au quotidien le sacre de la Roja de Luis Aragonés. Toujours dans l’ombre.
De la lumière, Marco Otero s’en est tout de même un petit peu rapproché au fil des années. C’est un nom que l’on peut citer. C’est un visage que certains suiveurs, plus ou moins informés, commencent à visualiser. Parce qu’il passe à la télévision, notamment. Toujours au second plan, mais figurant trop régulier pour ne pas être remarqué: «L’attention doit être portée sur l’entraîneur et sur l’équipe», balayait-il à l’occasion d’un portrait dans le Walliser Bote il y a trois ans. Reste qu’un homme l’a emmené avec lui, sur la scène: Murat Yakin. Otero fut en effet l’adjoint de l’actuel sélectionneur de l’équipe de Suisse à deux reprises: au Spartak Moscou (entre juin 2014 et mars 2015), puis au FC Sion (2018-19).
Il parle six langues
Il faut dire que le nouveau patron de la formation marseillaise a des arguments que Yakin valorisait: Otero jongle facilement avec les langues. Il parle allemand, espagnol, mais également italien, anglais, français et portugais. «Je peux aider Murat sur et en dehors du terrain avec un coaching effectué dans différentes langues», confirmait-il ainsi lors de son époque sédunoise, toujours au Walliser Bote. D’où, sans doute, son habileté à se fondre dans différents rôles, dans différents contextes, dans différents pays.
Même si le défi qui lui est confié aujourd’hui est d’une certaine ampleur. À Marseille, la formation est une question taboue. Les joueurs à avoir pu sortir de l’académie olympienne ces dernières années sont peu nombreux. Ceux qui ont véritablement porté le maillot de l’OM se comptent même sur les doigts d’une seule main: Samir Nasri pour remonter à une quinzaine d’années, Maxime Lopez (aujourd’hui à Sassuolo) à la fin de la dernière décennie ou Boubacar Kamara (qui vient de signer à Aston Villa) très récemment. L’objectif de Marco Otero est en substance d’inverser cette tendance. Pas simple. Et à Marseille, même le travailleur de l’ombre est scruté.