FootballSerge Duperret: «Je suis le bon papa du SLO»
Désormais vice-président du club lausannois, le dirigeant piaffe et se livre en amont du derby de ce dimanche contre le LS à la Tuilière.
- par
- Simon Meier
Un choc au sommet entre le LS et Stade-Lausanne Ouchy dès la 4e journée, ça vous inspire quoi?
Ça m’inspire pas mal de vieux souvenirs, déjà, même si ça se jouait plutôt à la Pontaise ou à Baulmes qu’à la Tuilière. Pour tous les gens qui ont œuvré ces dernières années à rendre ce rendez-vous possible, que ce soit sur le terrain ou en dehors, pour les anciens du club, ce match est une belle récompense. C’est l’occasion de rappeler que Stade-Lausanne, avec ses 850 juniors, est un immense club formateur. Et puis ça représente toujours quelque chose d’affronter le Lausanne-Sport, pour un club vaudois.
Ça représente quoi, le grand frère qu’on a envie de faire trébucher?
Le LS, c’est le club historique du canton, qu’on aime ou qu’on n’aime pas ce qu’ils font. Maintenant, bousculer la hiérarchie, ça peut se faire. Mais pour espérer rivaliser un peu dans l’esprit des gens, dans la durée, il faut commencer par s’installer une décennie en Swiss Football League. Donc il y a encore du chemin pour le SLO.
Pour ce dimanche, qu’est-ce qui vous fait croire à une sensation?
On joue chez l’adversaire, sur un terrain synthétique qui rendra les choses différentes que si nous étions au mois d'octobre à la Pontaise. Mais pour certains de nos joueurs, qui ont parfois un peu été mis à la cave par le passé, ce type de matches constitue toujours une belle occasion de se montrer, sous un visage intelligent. Je dis toujours ça à mes joueurs avant un tel match: «Ça reste un jeu, prenez du plaisir, montrez-vous!» Des fois ça marche, des fois pas (il rigole). Mais le message est simple. C’est un super derby, c’est magnifique pour nous d’être là, la pression ne doit être que positive. Dans notre meilleur jour, nous savons que nous sommes capables de renverser les grandes équipes. Ce dimanche, il n’y aura aucun complexe. Sur un match, le budget des deux clubs n’aura rien à voir. C’est la volonté qui doit nous pousser.
Votre bon début et la perspective de voir trois équipes monter en fin de saison, ça donne des idées, de l’appétit?
L’appétit vient en mangeant, mais il ne faut pas se tromper. La saison passée, nous étions partis tambour battant et puis ça n’a pas passé à l’automne, où l’équipe n’était déjà plus qu’une pâle copie de ce qu’elle avait montré pendant l’été. Après ce match-là, nous en aurons joué quatre. Or les comptes se feront à la fin du mois de mai.
Quel regard portez-vous sur la nomination par Ineos de Ludovic Magnin sur le banc du LS?
Je connaissais surtout son père Jean-Claude, mais je sais que le fils Magnin est un bon gars, un peu grande gueule sur son banc, mais super. Je trouve que c’était une très bonne idée, un très bon plan. C’est génial d’avoir trois clubs vaudois en Challenge League, parce que je préfère aller jouer à la Tuilière qu’à Chiasso. Mais si le LS est promu en Super League en fin de saison, ce sera bon pour tout le monde. On va voir, mais je pense qu’ils ont fait le bon choix. Ils connaîtront des couacs, comme lors de la première journée à Bellinzone, mais sur la durée, ils devraient finir devant.
Ce dimanche vous semble-t-il un jour à couac?
Dans ce match, tout peut arriver. Il va faire chaud, un paramètre que nous sommes a priori prêts à gérer. Mais ce qu’on sait pour l’instant, nous, c’est qu’arbitrage ou pas, on a pris une claque à Yverdon. Quant au LS, il sait qu’il peut perdre à Bellinzone. Ça montre que ce match sera intéressant, que les gens qui ne sont pas en vacances doivent se déplacer. Ça va être un derby cool, très sympa, sans aucune animosité.
Plus personnellement, en plus de votre costume d’ambassadeur, vous avez enfilé celui de vice-président. Comment décririez-vous votre rôle au sein du SLO?
Je suis là pour contribuer à consolider ce club au niveau de la Challenge League, pour faire en sorte que l’association, qui regroupe le secteur professionnel et les amateurs, ne forme qu’un club et pas deux. J’amène mon expérience du foot des talus et du monde professionnel aussi. On peut dire que je suis le représentant du président Vartan Sirmakes. Je m’occupe de l’organisation des matches avec notre staff, j’épaule Yagan Hiraç dans ses premières années de directeur sportif – il est brillant. J’anime aussi le Club des Lions qu’on a créé pour améliorer l’ordinaire et faire grandir ce club, mais plutôt au niveau du vivre-ensemble que de l’argent. Comme d’habitude, je suis le grand bénévole, le bon papa du club, celui qui essaie de régler les problèmes et de faire en sorte que tout le monde s’entende.
On a l’impression que vous ne seriez pas capable de vivre sans avoir un rôle dans un club. On se trompe?
Moi, je suis né pour aider les gens, les jeunes notamment lorsqu’ils ont des projets sains et intéressants. Alors peu importe quand ou comment je vais finir. Tant que Stade-Lausanne a besoin de moi, je mettrai mon expérience à disposition. Il y a bien un moment où je devrai arrêter mais comme je ne coûte rien, c’est différent. L’entraîneur Anthony Braizat et les autres font leurs trucs. S’ils veulent me demander quelque chose, ils me demandent, et sinon ça n’est pas grave. Je n’ai plus rien à prouver, dans le domaine du sport, j’ai eu mon rêve. Maintenant, je vis l’instant présent et je me réjouis du match de ce dimanche.