Pour l’hiver prochain«Il nous faut encore faire des économies d’énergie», dit Albert Rösti
La Suisse a évité la pénurie cet hiver mais ne peut pas baisser la garde, avertissent Guy Parmelin et Albert Rösti.
Il y a eu de bonnes nouvelles. D’abord, la Suisse a réussi cet hiver à réduire sa consommation de gaz et a même dépassé l’objectif de 15% qu’elle s’était fixé. En clair, c’est quatre fois l’équivalent de la consommation totale du canton de Bâle-Ville qui a été économisé. Ensuite, la Suisse a également réduit sa consommation d’électricité, de 1,9%. Là, par contre, c’est moins qu’espéré, mais c’est tout de même mieux que rien.
Mais pas de quoi se reposer sur ses lauriers, ont dit jeudi après-midi les conseillers fédéraux Guy Parmelin et Albert Rösti. «Il nous faut encore faire des économies», a affirmé ce dernier. Car même si la Suisse a pris de nombreuses mesures pour assurer l’approvisionnement et des réserves pour nous faire passer l’hiver, il y a des éléments qu’on ne maîtrise pas entièrement.
La météo de l’été influera sur l’énergie en hiver
Comme par exemple la température. Si la Suisse a fait des économies d’électricité, ce n’est pas en premier lieu parce que la population a été bonne élève et a bien suivi les recommandations données dans les capsules diffusées à la télé. C’est surtout parce que l’hiver a été doux et qu’on a moins eu besoin de chauffer appartements et bureaux. Or «l’hiver 2023/2024 pourrait être sensiblement plus froid», avertit l’Office fédéral de l’énergie (Ofen).
En plus d’être douce, la saison qui s’achève n’a connu que peu de précipitations. «L’hiver produira moins d’eau de fonte pour remplir les lacs d’accumulation», dit l’Ofen. Et n’oublions pas les sécheresses, qui se font de plus en plus fréquentes. «Les centrales hydroélectriques et les centrales nucléaires pourraient produire moins d’électricité durant l’été», dit encore la Confédération.
Enjeux mondiaux
Enfin, la situation internationale joue aussi un rôle. L’Allemagne a tiré la prise du nucléaire et la France n’est toujours pas sereine quant aux siennes, victimes de problèmes techniques. La concurrence sur le marché des importations est forte. «La demande croissante de gaz liquide en Asie et les travaux de maintenance annoncés sur les infrastructures gazières en Norvège pourraient compromettre la constitution de stocks de gaz suffisants en Europe», dit Berne.