Baume-Schneider: «Oui, la situation migratoire pose des défis à la Suisse»

Publié

Séance sur la migrationBaume-Schneider: «Oui, la situation migratoire pose des défis à la Suisse»

Le Conseil national a refusé cinq motions de l’UDC, qui visait à durcir la politique d’asile. Mais il a accepté un postulat qui veut positiver «une Suisse à 10 millions d’habitants»!

Eric Felley
par
Eric Felley
Lors de cette session extraordinaire consacrée à la migration, Élisabeth Baume-Schneider a apporté des réponses circonstanciées aux préoccupations du Conseil national

Lors de cette session extraordinaire consacrée à la migration, Élisabeth Baume-Schneider a apporté des réponses circonstanciées aux préoccupations du Conseil national

Parlement

«Oui, la situation migratoire pose des défis à la Suisse, mais non, cela ne justifie pas d’avoir recours à des instruments exceptionnels». La conseillère fédérale en charge de l’Asile Élisabeth Baume-Schneider n’a pas lésiné sur ses réponses jeudi lors d’une session extraordinaire sur le thème de la migration convoquée par l’UDC.

Dans cinq motions, l’UDC demandait l’application stricte des accords de Dublin quant aux demandes déposées dans les pays limitrophes, le rétablissement des contrôles aux frontières, la création de zones de transit pour traiter les procédures d’asile, la suspension du programme de réinstallation avec les Nations Unies et l’élaboration d’une stratégie visant à augmenter le nombre d’expulsions et la nomination d’un «préposé au rapatriement».

«Dublin reste dans l’intérêt de la Suisse»

Élisabeth Baume-Schneider a rappelé dans les grandes lignes le cadre de la politique de l’asile en Suisse. D’abord, la Suisse respecte l’accord de Dublin. Certes, elle reconnaît des faiblesses dans ce système, avec l’exemple de l’Italie, qui suspend l’exécution des transferts. «Mais, malgré ses faiblesses, le système de Dublin reste dans l’intérêt de la Suisse». Ensuite, selon elle, les conditions juridiques pour un contrôle aux frontières au sein de l’Espace Schengen ne sont pas réunies et les coûts que cela impliquerait seraient trop élevés. Elle a précisé qu’il n’était pas possible non plus de créer «des zones de transit artificielles» à l’intérieur de l’Espace Schengen, ce qui constituerait aussi une atteinte disproportionnée à la liberté.

Au vote, les cinq propositions de l’UDC ont été refusées de manière assez nette, sauf pour son «offensive de rapatriement» qui a trouvé du soutien auprès du PLR et de certains élus du Centre.

Vision positive de la Suisse à 10 millions d’habitants

Dans le même débat extraordinaire, le Conseil national a accepté une motion de Marco Romano (C/TI), qui charge le Conseil fédéral de négocier et de conclure avec l’Autriche un accord de réadmission simplifié. Il a accepté ensuite un postulat de Samira Marti (PS/BL) qui demande que le Conseil fédéral étudie «les gains en termes d’intégration et d’économies d’une pérennisation de l’hébergement de réfugiés par des particuliers», suite à l’hébergement des réfugiés ukrainiens.

Enfin, il a largement accepté un postulat de Judith Bellaïche (VL/ZH) en rapport avec la migration, qui veut promouvoir une vision positive d’une Suisse à 10 millions d’habitants: «Le Conseil fédéral doit élaborer un rapport dans lequel il concrétise la vision d’une Suisse à 10 millions d’habitants, où l’on tire le meilleur parti de chaque occasion et où les défis sont systématiquement surmontés en définissant des solutions, en planifiant des objectifs et en prenant des mesures concrètes.».

Ton opinion

99 commentaires