Golfe de GuinéeLe Nigeria craint un désastre écologique après un incendie sur un pétrolier
Le feu qui s’était déclaré sur le «Trinity Spirit» au large des côtes nigérianes a été maîtrisé jeudi, mais l’incident pourrait provoquer une marée noire, ont annoncé vendredi les autorités.
L’inquiétude grandit vendredi au Nigeria, où l’incendie d’un navire pétrolier au large des côtes fait craindre un désastre écologique, même si le feu a été maîtrisé jeudi soir, selon les autorités.
Une explosion d’origine indéterminée a provoqué mercredi matin un incendie sur le navire FPSO «Trinity Spirit», une installation pétrolière flottante au large de l’État du Delta, dans le sud du Nigeria. Les FPSO sont des unités flottantes assurant notamment la production et le stockage de pétrole ou de gaz naturel extraits en mer par des plateformes.
Des images diffusées jeudi par des médias locaux montraient une épaisse fumée noire s’échappant d’un navire éventré, ravagé par les flammes et en train de couler.
Un écosystème vulnérable
«Le feu a été arrêté hier (jeudi) soir», a déclaré vendredi midi Idris Musa, directeur de l’Agence de détection et de réponse aux fuites pétrolières (NOSDRA) du Nigeria. «Nous sommes sur le point de faire un survol et demain une équipe conjointe en charge d’une enquête pourra se rendre sur les lieux», a-t-il ajouté, sans préciser si du pétrole se déversait actuellement dans la mer.
Vendredi matin, la ministre nigériane de l’Environnement, Sharon Ikeazor, a qualifié sur Twitter l’événement d’«inquiétant» et déclaré que des compagnies pétrolières intervenaient sur les lieux «pour protéger l’écosystème vulnérable.»
Le «Trinity Spirit», propriété de l’entreprise nigériane d’exploration et de production Shebah (Sepcol), a une capacité de traitement de 22’000 barils par jour et une capacité de stockage de deux millions de barils, selon le site internet de Sepcol. Le nombre de barils stockés dans le navire au moment de l’explosion est toujours inconnu, mais cet incident fait craindre une importante marée noire.
Nettoyer la zone, une priorité pour les Nations Unies
«L’explosion tragique du navire pétrolier au large des côtes du Nigeria est une nouvelle catastrophe pour l’environnement déjà fragile du delta du Niger», a déploré sur Twitter Amina Mohammed, vice-secrétaire générale adjointe des Nations Unies. «Assurer un processus de nettoyage rapide est de la plus haute priorité. En attendant, nos prières vont aux membres de l’équipage et à leurs familles», a-t-elle ajouté.
Le delta du Niger est ravagé
Les marées noires sont fréquentes au Nigeria mais elles touchent généralement le fleuve Niger et ses affluents. L’écosystème du delta du Niger a été ravagé par des décennies d’exploitation pétrolière. Les compagnies pétrolières sont régulièrement montrées du doigt pour leur responsabilité dans des désastres écologiques, tout comme des groupes criminels qui percent les oléoducs pour y piller du brut.
Pour les habitants et les défenseurs de l’environnement locaux, c’est une catastrophe de plus qui s’annonce. «Il y aura certainement une fuite de pétrole», a déclaré jeudi Mike Karikpo de l’ONG locale, Environmental Rights Action/Friends of the Environment. «Il s’agit d’une installation qui traite plus de 20’000 barils par jour (…) le pétrole atteindra les communautés environnantes», a-t-il alerté.