Conflit en Ukraine – Berne ne veut pas que la Suisse soit utilisée pour contourner les sanctions

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Conflit en UkraineBerne ne veut pas que la Suisse soit utilisée pour contourner les sanctions

Pour l’instant, la Suisse temporise et renonce à adopter les sanctions internationales contre la Russie. Mais Berne veut empêcher que la Suisse serve à les contourner.

Le président de la Confédération Ignazio Cassis, également à la tête du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE).

Le président de la Confédération Ignazio Cassis, également à la tête du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE).

Lucien FORTUNATI

Berne temporise sur d’éventuelles sanctions contre la Russie dans la crise ukrainienne. Le Conseil fédéral entend d’abord «analyser la situation», avant de prendre une décision, a-t-il expliqué dans un communiqué mercredi. Il «veut éviter que la Suisse puisse être utilisée comme plateforme servant à contourner les sanctions prises par l’UE», a-t-il précisé.

Le Conseil fédéral a rappelé qu’après l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014, il avait déjà décidé de ne pas s’associer aux sanctions adoptées par l’UE contre la Russie, «mais de prendre toutes les mesures nécessaires afin d’empêcher que la Suisse ne soit utilisée pour contourner les sanctions internationales».

En contact avec plusieurs pays

L’Union européenne a pris des sanctions ciblées contre les 351 parlementaires russes, qui ont approuvé la reconnaissance des républiques ukrainiennes séparatistes de Donetsk et Lougansk, et 27 autres personnalités. Les États-Unis ont décidé eux d’une première tranche de sanctions économiques et l’Allemagne a suspendu la procédure de certification en vue de la mise en service de l’important gazoduc Nord Stream 2.

Alors qu’une manifestation pacifique avait lieu devant l’ambassade de Russie à Berne, le Conseil fédéral a indiqué qu’il «analysera donc la nature des sanctions adoptées avant de prendre sa décision», précisant que les autorités suisses «étaient en contact permanent avec plusieurs pays, afin d’échanger des informations sur la situation actuelle».

Berne rappelle encore que la Confédération peut édicter des mesures de coercition pour appliquer les sanctions décrétées par l’ONU, l’OSCE ou les principaux partenaires commerciaux de la Suisse afin de faire respecter le droit international public, et notamment les droits de l’homme. Celles-ci peuvent notamment prendre la forme de restrictions sur le trafic des marchandises ou des services, de sanctions financières, d’interdictions d’entrée et de transit ou d’une combinaison de ces mesures, voire de mesures supplémentaires, précise le communiqué.

L’UDC salue et exige la neutralité

(cht)

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