États-UnisLa Fed songe à relever les taux d’intérêt plus tôt que prévu
La banque centrale américaine estime que le variant Omicron peut renforcer la hausse des prix dans les prochaines semaines et aggraver l’inflation.
Les responsables de la banque centrale américaine (Fed) ont estimé qu’il pourrait être justifié de relever les taux d’intérêt plus tôt que prévu, surtout si Omicron renforce la hausse des prix, selon le compte rendu de la dernière réunion monétaire, publié mercredi.
«La plupart des participants ont noté qu’(…)il pourrait devenir justifié d’augmenter les taux directeurs plus tôt ou à un rythme plus rapide que ce (qu’ils) avaient prévu auparavant», indiquent les minutes de la réunion des 14 et 15 décembre. L’adjectif «transitoire», utilisé par les responsables de la Fed pour qualifier l’inflation depuis le début de la crise, avait été retiré du communiqué officiel et la Fed avait augmenté ses projections d’inflation.
Les risques liés aux nouveaux variants avaient été pris en compte, en raison de l’apparition d’Omicron un peu plus de deux semaines avant la réunion, et de sa très rapide progression. «Les risques pour les perspectives économiques subsistent, notamment en raison de nouveaux variants du virus», ont-ils estimé, selon le compte rendu.
Plein emploi
Et cela pourrait même aggraver l’inflation, indique la Banque centrale citant «la hausse des coûts du logement et des loyers, une croissance des salaires plus généralisée entraînée par des pénuries de main-d’œuvre et des tensions mondiales prolongées du côté de l’offre, qui pourraient être exacerbées par l’émergence du variant Omicron».
«Les participants s’attendent généralement à ce que les goulets d’étranglement de la chaîne d’approvisionnement mondiale persistent au moins jusqu’à l’année prochaine», indique encore ce compte rendu. Par ailleurs, «un certain nombre de participants ont estimé qu’une amélioration substantielle de la participation au marché du travail prendrait plus de temps que prévu».
La Fed a assuré vouloir maintenir ses taux bas jusqu’à ce que le marché de l’emploi retrouve un niveau correspondant au plein emploi, mais «certains participants» ont «fait remarquer qu’il pourrait y avoir des circonstances dans lesquelles il serait approprié» de les relever avant d’y parvenir.
La Fed avait, lors de cette réunion, annoncé passer à la vitesse supérieure en avançant de quelques mois la fin de la réduction d’achats d’actifs («tapering»), condition préalable à la hausse des taux directeurs, et ouvert la voie à trois relèvements en 2022. Lorsque les achats seront ramenés à zéro, «il ne devrait pas y avoir besoin (…) de long délai» avant la première hausse des taux, avait commenté le président de l’institution Jerome Powell, lors de la conférence de presse suivant cette réunion.