Culte«Picsou Magazine»: les 50 ans d’un canard en or
Le journal célèbre son demi-siècle mercredi avec la sortie d’un numéro spécial.
Picsou, le canard le plus riche du monde, a beau être radin, il fête l’anniversaire de son journal avec faste: «Picsou Magazine» a 50 ans et célèbre ce demi-siècle mercredi 16 février avec la sortie d’un numéro spécial.
Le premier exemplaire de ce journal pour enfants fondé sur l’univers Disney date du 21 février 1972. Cinquante ans plus tard, il continue de séduire les jeunes lecteurs: en 2021, «Picsou Magazine», qui paraît tous les deux mois, s’est vendu à 90’000 exemplaires par numéro.
«L’une des raisons de sa longévité, c’est qu’il se transmet beaucoup: souvent, le premier «Picsou Magazine» que les enfants lisent, c’est un vieux numéro de leurs parents», explique à l’AFP son rédacteur en chef, Jean-Baptiste Roux.
Le numéro anniversaire (le 560) revient sur cette riche histoire avec des extraits du premier «Picsou Magazine», un retour sur ses moments marquants ou une BD fleuve de 132 pages qui plonge les héros dans l’Antiquité.
Les 75 ans de Picsou
La bande dessinée tient évidemment une large place dans «Picsou Magazine», dont elle occupe les trois quarts. Le reste est constitué de chroniques d’actualité (culture, sport…).
Le magazine tire son nom de son personnage principal, Balthazar Picsou, canard milliardaire misanthrope et radin, oncle de Donald. 2022 marque un double anniversaire pour lui, puisqu’on célébrera en fin d’année les 75 ans de sa création, en 1947 par le dessinateur américain Carl Barks.
«J’aime Picsou Magazine parce que Picsou et Donald sont énervés et grognons», explique à l’AFP Joannès, lecteur régulier de 7 ans.
«C’est un personnage que les enfants s’approprient beaucoup car ça n’est pas un boy-scout, il a beaucoup de défauts, un sale caractère», confirme Jean-Baptiste Roux.
Concurrencer «Pif Gadget»
«Contrairement à Mickey, qui est assez lisse, Picsou est un personnage avec beaucoup d’aspérités, qui plaît aux enfants pour cela. Ils achètent donc le magazine de manière très volontaire», poursuit-il. Pour preuve, «l’une des grosses caractéristiques de Picsou Magazine, c’est d’être majoritairement vendu en kiosque» plutôt que par abonnements, et donc acheté à la demande des enfants, selon M. Roux.
«Picsou Magazine» a été créé par l’éditeur du «Journal de Mickey» pour concurrencer «Pif Gadget». L’idée était de mutualiser les forces avec son grand frère italien, le magazine «Almanacco Topolino», en traduisant ses BD en français. Petit à petit, le magazine français a pris son autonomie. La formule actuelle date de 2019, avec un passage de 148 à 304 pages et la disparition du cadeau-gadget. «Depuis, on est à +10% de ventes tous les ans», se félicite M. Roux.
«Chez les 7-14 ans, il y a un appétit insatiable pour la BD, analyse-t-il. Ils ont pris des habitudes de grosse consommation, y compris avec le manga, et nous leur apportons 240 pages de BD pour pas cher, 5.95 euros».
Les BD ne sont pas créées en France mais reprises dans les magazines analogues publiés en Italie, en Scandinavie ou aux Pays-Bas. Il s’agit pour partie d’anciennes BD dites «patrimoniales», signées Carl Barks, et pour partie d’inédits.
Depuis 2020, Picsou Magazine appartient au groupe Unique Heritage Média, qui l’a racheté à une coentreprise formée par Lagardère et Disney. Selon M. Roux, l’entreprise américaine garde un droit de regard et valide avant publication «tout ce qui est labellisé Disney», à commencer par les BD.