FootballFranck Surdez: «Je n’aurais pas dû aller au clash avec Xamax»
Le prometteur attaquant de Neuchâtel rattrape le temps perdu: il cartonne depuis la reprise, après une saison passée «à la cave» à cause d’un sérieux différend avec le club.
- par
- Florian Vaney
Le footballeur est dynamique, le jeune homme enthousiaste et bourré d’énergie. C’est dans ce format pile électrique que Franck Surdez avait commencé à se faire un nom au printemps 2022. Ses traits de personnalité n’ont pas changé, à l’heure où il brille de mille feux avec Neuchâtel Xamax. Le club se trouve en tête de Challenge League après quatre journées, son attaquant dans la forme de sa vie. Comme si tout coulait de source. Pas vraiment…
Le buteur de 21 ans sort d’une saison «à la cave». Longtemps éloigné du groupe professionnel, fréquemment aligné avec la deuxième équipe en 1re ligue. Pourquoi? Comment? Les torts semblent partagés dans l’affaire.
L’étincelle de départ provient vraisemblablement du Lausanne-Sport, qui jette un regard intéressé sur l’attaquant l’été dernier, sans soumettre d’offre pour autant. L’espoir d’un transfert germe dans la tête de Franck Surdez. Mais Xamax coupe court à toutes possibilités de départ. «Il ne reste aucune animosité. L’histoire appartient au passé. Mais oui, à ce moment-là, j’aurais apprécié que les deux clubs puissent discuter. Juste ça», explique-t-il aujourd’hui.
À quelques minutes d’une prime
Le clash se produit alors. Le buteur se met en grève, sans doute sur les conseils de son agent, et demande à rejoindre l’équipe M21. Il ne s’étendra pas davantage sur les raisons qui l’ont mené à ce choix. On peut penser qu’il existait aussi une composante salariale à prendre en compte. NE Xamax n’est pas réputé pour offrir des conditions luxueuses à ses joueurs, encore moins aux juniors de son académie accédant à la première équipe. Lors de la saison 2021/2022, Franck Surdez est encore loin de gagner de quoi vivre. Et il se murmure qu'une prime qu'il aurait atteint après un certain temps de jeu lui échappe pour une poignée de minutes.
«J’avais mes raisons, résume-t-il simplement avant de refermer le chapitre. Je n’aurais pas dû aller au clash avec Xamax. J’ai reçu ce qu’on appelle une bonne leçon.»
L’histoire lui a coûté près d’une saison entière, une éternité à son âge. Mais n’a en rien entamé cette positivité dont il semble ne jamais se départir. «J’ai pris ce que cette expérience avait à me donner. Par exemple: j’étais embêté avec une tendinite au genou. Elle a complètement disparu, maintenant que j’ai pris le temps de la soigner. Et puis, j’ai pu rejouer avec tous mes anciens potes, avec les M21 en 1re ligue. C’était amusant.» Même si l’équipe a été retirée à la fin de la saison.
Mi-février, les deux parties se mettent d’accord: Franck Surdez signe un contrat jusqu’en 2025. Fin du clash. Il lui faudra deux mois de plus pour retrouver du temps de jeu en Challenge League. Ou comment être amené à faire ses preuves une seconde fois.
Derrière les mots – «Je suis très reconnaissant envers le club de me faire confiance» –, il y a les actes. Parce qu’il atteint un niveau de jeu étincelant depuis la reprise, celui qui a grandi au Landeron vient d’être élu meilleur joueur de la 4e journée de Swiss FootbalL League. Déjà trois buts et deux assists pour lui. «C’est le travail d’une équipe entière.» Oui, et d’une évidente remise en question personnelle aussi.
Au moment de parler sa situation, Franck Surdez sort de son deuxième entraînement du jour. «On travaille dur. Uli Forte nous apporte tellement. Il y a les petits gestes du quotidien qui peuvent paraître tout bêtes, comme le fait de toujours laisser nos chaussures à l’extérieur du vestiaire. Et il y a les conseils individuels qu’il nous donne. Il me dit souvent: «Où tu te places, c’est les vacances. Il faut que tu ailles te faire mal, dans le box». Si l’on regarde les buts que j’ai marqués jusqu’ici, on comprend l’importance de ce conseil.»
Des vagues, Franck Surdez ne souhaite plus en faire que sur le terrain. «Marquer des buts, réussir une saison pleine et aboutie avec Xamax, c’est tout ce que je souhaite.» Il est l’heure de rattraper le temps perdu.