Procès à Vevey (VD)Le coiffeur abuseur écope du sursis partiel, les victimes n’en reviennent pas
Ce quadragénaire vaudois risquait 5 ans de prison pour avoir abusé d’une vingtaine d’adolescentes entre 2019 et 2020. Mercredi, les juges lui ont accordé un sursis partiel.
![L’accusé avait utilisé son salon de coiffure de la région lausannoise comme studio photo, où cannabis et alcool étaient à disposition des adolescentes. L’accusé avait utilisé son salon de coiffure de la région lausannoise comme studio photo, où cannabis et alcool étaient à disposition des adolescentes.](https://media.lematin.ch/4/image/2023/11/08/953c9f50-205f-47cb-93aa-e6ffd759d911.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=max&w=1200&h=1200&rect=0%2C0%2C2048%2C1365&fp-x=0.5&fp-y=0.5003663003663004&s=fba35d593c4a1f345623be3d61ad258e)
L’accusé avait utilisé son salon de coiffure de la région lausannoise comme studio photo, où cannabis et alcool étaient à disposition des adolescentes.
Getty Images/iStockphotoIl était accusé d’avoir, entre 2019 et 2020, porté atteinte à l’intégrité sexuelle et à la santé d’une vingtaine d’adolescentes. Certaines n’avaient pas 16 ans au moment où il les a massées, attouchées, photographiées, dénudées ou topless, dans des positions suggestives, voire sexualisées. Ce quadragénaire vaudois risquait 5 ans de prison ferme. Celui qui avait utilisé son salon de coiffure de la région lausannoise comme studio photo, où cannabis et alcool étaient à disposition, a écopé d’une peine de 3 ans de prison, dont 2 avec sursis pendant 5 ans.
Interdit à vie de pratiquer des activités avec des mineurs, l’homme devra aussi se soumettre à un traitement, comme l’avait requis son avocate, considérant que la prison n’était «pas la solution pour soigner son client», rapporte «24heures». Ce dernier avait déjà été condamné à une peine avec sursis en 2005, pour actes d'ordre sexuel avec des enfants. Une récente expertise a révélé chez lui un trouble mixte de la personnalité. Il a lui-même subi un traumatisme sexuel durant l’enfance.
Pour rendre son jugement, la justice a cité la jurisprudence pour évincer, dans plusieurs cas, les qualifications de pornographie, contrainte et abus d’une personne en état de faiblesse. L’accusé, qui a déjà passé 306 jours en détention préventive, avant d’être soumis à un encadrement thérapeutique de substitution, ne retournera, en principe, pas en prison.
L’incompréhension des victimes
Les cris et les pleurs se sont fait entendre dans les couloirs du Tribunal correctionnel de Vevey, mercredi, en fin d’après-midi. Les victimes, qui demandaient à ce «que justice soit faite», restent dans l’incompréhension, relatent nos confères. Mardi, neuf jeunes filles avaient témoigné devant les juges; elles vivent désormais avec la crainte des hommes plus âgés, une perte de confiance en soi, et parfois le sentiment de ne plus respecter leur corps. Des vies et des familles sont brisées, déplorent leurs parents.
L’une des avocates de la défense regrette la «peine virtuelle» infligée au prévenu. Tant la procureure Myriam Bourquin que les défenseuses des victimes souhaitent examiner le jugement, avant d’envisager un éventuel appel.