Violences gynécologiquesEnquête pour «viol sur mineur» visant un gynécologue renommé
Le chef du service gynécologie à l’hôpital Tenon à Paris est visé par une enquête pour «viol sur mineur» suite à une plainte et divers signalements. Il conteste ces accusations.
Un gynécologue renommé, spécialiste de l’endométriose, a fait l’objet d’une plainte déposée le 24 septembre et est désormais visé par une enquête ouverte mardi pour «viol par personne ayant autorité sur mineur de plus de 15 ans», a appris l’AFP jeudi auprès du parquet de Paris, confirmant une information de RTL. Les investigations ont été confiées à la Brigade de protection des mineurs, a indiqué la même source.
Examens brutaux et sans consentement
Selon franceinfo, qui a publié une enquête après des témoignages sur le compte Twitter «Stop violences gynécologiques et obstétricales», celui-ci est accusé par plusieurs ex-patientes de pratiquer des examens vaginaux et rectaux de manière brutale et sans demander le consentement. Il exerce toujours actuellement, a indiqué l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP) à l’AFP.
Interrogé par l’AFP, le gynécologue a indiqué: «Je récuse les faits et me remets aux conclusions de l’enquête conjointe de l’AP-HP et de Sorbonne Université», en cours depuis le 20 septembre selon l’AP-HP.
L’AP-HP a en outre indiqué de son côté prendre «très au sérieux» ces accusations. L’enquête interne a vocation à déboucher sur «un rapport écrit» à l’issue d’auditions, avant d’éventuelles «mesures».
Six réclamations entre 2013 et 2021
D’après l’AP-HP, «six réclamations ont été adressées à l’hôpital Tenon entre 2013 et mi-septembre 2021», portant sur «un manque d’information autour d’examens pratiqués durant des consultations de gynécologie, des examens douloureux ou un manque de considération. Certaines situations ont donné lieu à une médiation.» «Cinq nouveaux témoignages ont été reçus depuis mi-septembre», a encore indiqué l’institution.
Le conseil départemental de Paris de l’Ordre des médecins a évoqué auprès de Franceinfo trois signalements reçus en 2014 concernant cet éminent gynécologue. «Aucun autre signalement avant et après», «aucune patiente n’a souhaité poursuivre les démarches» d’après l’Ordre.
Examens brutaux, paroles déplacées: les actes violents subis par les femmes durant le suivi gynécologique et obstétrical ne sont «pas des faits isolés» en France et appellent à une «prise de conscience» des pouvoirs publics, concluait en juin 2018 un rapport du Haut conseil à l’égalité sur ce sujet polémique.