Biodiversité – Lovely s’attire les foudres de Pro Natura

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BiodiversitéLovely s’attire les foudres de Pro Natura

L’association environnementale s’en prend à la campagne de Swissmilk et sa vache fétiche qui affirme que boire du lait favorise la biodiversité.

En broutant, Lovely et les vaches suisses contribuent selon Swissmilk à un meilleur potentiel de fixation du CO₂ et à une plus grande biodiversité.

En broutant, Lovely et les vaches suisses contribuent selon Swissmilk à un meilleur potentiel de fixation du CO₂ et à une plus grande biodiversité.

youtube/swissmilk

On ne présente plus Lovely, la vache fétiche des producteurs de lait suisse. Mais Pro Natura ne sourit pas à la campagne actuelle de Swissmilk qui affirme que, rien qu’en pâturant, Lovely, et donc tous ses congénères, favorisent la «diversité des espèces végétales et des insectes» et contribue «à la diversité souhaitée de la structure végétale.» Une exagération, selon Pro Natura qui accuse Swissmilk de déclarations trompeuses et déloyales et a déposé une plainte fin octobre auprès de la Commission suisse pour la loyauté (CSL).

Marcel Liner, responsable du secteur agriculture à Pro Natura, se dit scandalisé. «Nous sommes en pleine crise de la biodiversité, principalement due à la pollution azotée issue de la production laitière et de l’élevage», a-t-il déclaré à la SonntagsZeitung. Un fait scientifiquement prouvé qui ne permet donc pas de dire que boire du lait protège la biodiversité.

Swissmilk campe sur ses positions

Sur le portail alémanique Infosperber, Reto Burkhardt, porte-parole de Swissmilk, réaffirme les arguments de la campagne. La diversité de l’agriculture suisse, avec ses nombreuses petites exploitations familiales, favoriserait ainsi automatiquement la biodiversité. Chaque exploitation produirait en outre une part obligatoire de zones de biodiversité. Mais chez Pro Natura, Marcel Liner s’offusque d’autant plus que Swissmilk touche chaque année huit millions de francs de la Confédération pour sa publicité. «Les contribuables paient ainsi pour une campagne qui contient des informations erronées.»

Pas de décision contraignante

Si la CSL estime que la publicité incriminée est bel et bien trompeuse et déloyale, elle émettra une recommandation correspondante à Swissmilk. Mais la décision, qui ne devrait pas tomber avant février 2022, n’est pas contraignante. Toutefois, les décisions de la commission sont reconnues et appliquées, relève l’avocat Marc Schwenninger, directeur de la Commission. Les entreprises préfèrent en effet éviter une tempête de protestations sur les réseaux sociaux ou de récolter une mauvaise presse, ce qui peut parfois être plus dévastateur, selon Marc Schwenninger.

(ewe)

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